Bruxelles échange une méga-subvention contre un méga-projet d’AMD

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La Commission européenne accepte qu’une aide régionale allemande de 262
millions d’euros soit versée à AMD qui veut renforcer ses activités à Dresde.

Alors que les autorités européennes ont depuis longtemps Intel dans le collimateur au sujet de possibles manoeuvres douteuses pour imposer ses microprocesseurs (la société aurait notamment exercé des pressions sur les magasins Media Markt outre-Rhin dans le but de les inciter à boycotter ses concurrents), la Commission européenne vient d’accepter le versement d’une aide publique de 262 millions d’euros à AMD.

Après enquête, la Commission a estimé que cette aide était en conformité avec ses règles concernant les aides régionales de 1998 et les grands projets d’investissement. Elle ne risque pas de déstabiliser le marché, puisque son influence serait inférieure à 5 % de la consommation du produit concerné dans l’EEE, la part d’AMD restant inférieure à 25 % avant et après l’investissement prévu.

Cette aide sera versée par les autorités allemandes dans le cadre de l’extension et l’amélioration d’une unité de production déjà existante à Dresde. Si le montant de l’aide peut paraître important, il faut savoir que la facture totale du projet est estimée à 2,2 milliards d’euros. Les autorités allemandes et européennes voient là un moyen de relancer l’emploi dans la Saxe, une région sinistrée, grâce à la création prévue de 565 nouveaux postes.

L’usine concernée produit des plaquettes pour microprocesseurs, c’est-à-dire les coeurs de ces microprocesseurs à partir de cylindres de silicium enduit de plusieurs couches de matériaux, avant qu’il ne soient séparés les uns des autres, câblés dans les boîtiers que l’on connaît.

Cette étape en amont de la chaîne de fabrication représente selon AMD 90 % de la valeur ajoutée et dure plusieurs contre mois, contre une durée en semaines pour l’étape finale réalisée généralement en Asie.