Bull essaie de garder des activités dans les services

Mobilité

La cession d’Integris Europe sera moins importante que ce qui avait été prévu initialement entre Bull et Steria. Le groupe français a réussi finalement à obtenir une option d’achat sur la filiale italienne ainsi que, vraisemblablement, un assouplissement de certaines mesures.

Après avoir gelé plusieurs dossiers, dont la vente d’Integris Europe à Steria (voir édition du 06 décembre 2001), Pierre Bonelli, le nouveau PDG de Bull, est parvenu a obtenir quelques concessions. Une semaine après son arrivée en poste, Pierre Bonelli ne cachait pas son opposition à la vente de la quasi-totalité des activités européennes de services de Bull (Integris Europe) au groupe Steria. Le PDG de Bull a réussi à réduire la désintégration du groupe au niveau des services en obtenant une option d’achat sur la filiale italienne d’Integris Europe. Le groupe français pourra ainsi racheter cette filiale à Steria… qu’il vient de lui vendre. Les modalités financières du rachat n’ont pas été communiquées. Mais si cette décision confirme ainsi la volonté de Bull de garder un pied dans le domaine des services informatiques, on peut se demander comment Bull fera pour financer le rachat des activités italiennes d’Integris Europe, lui qui a dû recourir en novembre à une aide de 100 millions d’euros de l’Etat, afin de rembourser un emprunt de 115 millions d’euros qui arrive à échéance en juillet 2002 (voir édition du 20 novembre 2001).

L’entité italienne de services de Bull, qui comprend 750 salariés, réalise un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros, soit 10 à 12 % du chiffre d’affaires total d’Integris Europe. L’Italie représente un marché historique pour Bull mais, surtout, la filiale est très présente sur le marché des télécoms. Steria, qui s’impose désormais comme l’un des grands leaders dans les services informatique à travers l’Europe reprend donc les activités d’Integris Europe dans 9 pays (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Norvège, Danemark, Suède, Belgique, Luxembourg et Suisse).

En plus de vouloir conserver certains de ses actifs dans des sociétés de service, Pierre Bonelli pourrait obtenir de Steria l’adoucissement, voire l’annulation des clauses de non concurrence. Cette disposition prévue par Steria dans le contrat de vente d’Integris, empêcherait Bull de reprendre toute activité lié au service pendant trois ans dans les pays que la SSII vient de conquérir.