C. Kerr-Vignale (SACEM): « HADOPI doit présenter des objectifs pédagogiques »

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Longue interview de Catherine Kerr-Vignale, membre du directoire de la SACEM et Secrétaire général de la SDRM : P2P, affaire James Climent, loi Hadopi…

ITespresso.fr: Autre explication avancée pour justifier le téléchargement : le manque de représentativité des artistes indépendants. Qu’en pensez-vous ?
Catherine Kerr-Vignale : Je ne pense pas que l’on puisse parler d’un manque de représentativité car nous mettons à disposition de tous les sites légaux l’ensemble des œuvres que nous représentons soit environ 37 millions d’œuvres. Par exemple, iTunes a un accès pour mettre à disposition ces fichiers musicaux. Tout exploitant, qui a signé un contrat avec les sociétés d’auteurs pour rémunérer justement ces derniers, peut diffuser, distribuer de la musique en toute légalité. Enfin, les DRM qui étaient tant décriés ces dernières années ont disparu au fil des ans au profit des offres comme celle d’Amazon qui propose aujourd’hui des fichiers musicaux sans protections DRM.

ITespresso.fr: Avec l’intégration d’un volet sanction dans la loi Hadopi, on imagine que la licence globale ne verra donc jamais le jour malgré une « ouverture » en ce sens de Laurent Petitgirard [Président de la Sacem, ndlr] en avril dernier ?
Catherine Kerr-Vignale : Vous le savez, nous avons été déçu par la décision du Conseil constitutionnel car, pendant ce temps, les ayants droit ne sont pas rémunérés. Même si l’on nous annonce un nouveau projet de loi, il faut que l’on attende que celui-ci soit voté par le Parlement et c’est donc beaucoup de temps perdu. Puisque certains n’ont pas conscience du préjudice qu’ils font subir aux auteurs, il faut une action pédagogique pour ne pas laisser des internautes voler ainsi des oeuvres. De mon point de vue, la sanction pécuniaire n’a pour seul et unique but de dissuader les gens de télécharger sur les réseaux P2P et ainsi les faire passer sur les sites légaux. Donc pour nous, la première étape c’est la mise en application de la loi Hadopi.

ITespresso.fr: Quelques chiffres pour conclure ?
Catherine Kerr-Vignale : Je tenais à rappeler que chaque jour, des millions de fichiers sont téléchargés. Si l’on parle de moyenne sur cinq réseaux (edonkey,soulseek, G1, G2, Bitorrent) réalisée en février 2009, il y avait environ 108 millions de fichiers disponibles par jour. Il faut chercher à savoir qui gagne de l’argent dans la mise à disposition de ces oeuvres et que l’on en tire les conclusions qui s’imposent…

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