CAILabs ouvre son capital à Safran pour aller au-delà de la fibre optique

Les liens se renforcent entre Safran et CAILabs.

La start-up rennaise, qui travaille depuis 2015 avec le groupe de défense et d’aéronautique, vient de lui ouvrir son capital dans le cadre d’un tour de table de 5 millions d’euros.

Starquest Capital, qui avait contribué à la levée d’amorçage de 2,6 millions d’euros bouclée fin 2013 avant d’injecter 1 million d’euros supplémentaire à l’été 2016, remet au pot aux côtés d’un autre investisseur historique : le fonds Innovacom.

Le partenariat avec Safran – plus précisément sa branche Electrical & Power – porte sur une nouvelle architecture de câblage aéronautique. C’est, au même titre que la fabrication additive ou la soudure laser, l’un des métiers que CAILabs vise au-delà des télécoms terrestres, principal secteur de commercialisation de ses technologies à l’heure actuelle.

De Paris à Tokyo

Née en 2013 sous l’impulsion de Jean-François Morizur (président), Guillaume Labroille (directeur technique) et Nicolas Treps, la start-up émane du laboratoire Kastler Brossel, spécialisé dans la physique fondamentale à l’université Pierre-et-Marie-Curie de Paris.

Son système de générateur optique qui permet de contrôler la forme des faisceaux lumineux, elle le met, depuis 2014 sous la marque « Aroona », au service de l’augmentation de capacité des fibres optiques.

Alcatel-Lucent avait repéré la technologie et l’avait proposée à l’opérateur japonais KDDI, qui était parvenu, en 2015, à faire passer 114 canaux spatiaux dans une seule fibre* sur 9,8 km de distance, chaque canal correspondant à l’équivalent d’une fibre conventionnelle.

Vers le cœur de réseau

Pour les entreprises, la solution est mise en place en installant des multiplexeurs spatiaux aux deux extrémités des fibres multimodes – celles commercialisées depuis 30 ans – qui équipent les réseaux des campus.

CAILabs multiplie, en parallèle, les partenariats avec les intégrateurs et les opérateurs télécoms afin de développer des solutions pour les cœurs de réseau. Tout en se rapprochant d’acteurs industriels des semi-conducteurs, au niveau du processus de fabrication par lithographie.

Elle est l’une des 17 start-up françaises qui ont participé, du 17 avril au 23 juin derniers, à la quatrième promotion du programme d’accélération Impact USA, axé sur l’immersion au sein du marché américain.

* Les différents flux optiques provenant de fibres séparées restent distincts dans la fibre unique, car ils sont portés par une forme spécifique différente.