CeBIT : Très haut débit : Qui paie la facture du 100 Mbit/s ?

Mobilité

Lors d’une table ronde, des représentants de Vodafone D2, Yahoo et Boomtel ont discuté de ce sujet. Les réponses sont nuancées.

« Tout le monde veut de la vidéo sur Internet mais qui va payer la facture de l’accès à 100 Mbit/s ? » Cette thématique a été traitée jeudi matin à l’occasion d’une table ronde au CeBIT avec un premier acteur venu du monde des télécoms (Vodafone D2), un second issu des services Internet (Yahoo) et un troisième qui fait la jonction entre les deux mondes (Boomtel Networks, une start-up britannique qui attribue un unique numéro de téléphone Internet à chacun).

Le speaker Dan Bieler, consultant d’IDC spécialiste des secteurs réseaux et télécoms en Europe, commence par recenser les trois grandes problématiques permettant de cerner les enjeux du déploiement du haut débit (et du business induit) : régulation du secteur et dynamique du marché, le concept de la neutralité Internet (« Comment protéger et défendre mes investissements réseaux ? », « Comment je délimite mon champ d’activité en évitant la perturbation d’éventuelles sociétés électrons libres », « Dans quelle mesure je dois laisser un Internet libre afin de stimuler l’innovation »), et les « business cases » des opérateurs impliqués dans le très haut débit.

Sur le front du volume de données à stocker, cela donne le vertige. En 2006, IDC recensait 161 Exaoctets de données (informations créés, capturées ou répliquées). D’ici deux ans, on parlera de 988 Exabytes. Le magazine CeBIT News , distribué sur le salon, précise même qu’un fournisseur de solutions réseaux leader comme Cisco estime que le trafic Internet va croître de 29 Exaoctets par mois d’ici 2011.

« Communauté planétaire connectée »

C’est Nadahl Shocair, Chief Information Officer (DSI) de Boomtel Networks (un service de téléphonie Internet low cost d’origine britannique), qui est chargé de dresser un tableau du haut débit dans le monde à fin 2007 : 33O millions de lignes haut débit déployées dans le monde et 1,2 milliard d’internautes. Côté mobilité, on recense 3 milliards de terminaux mobiles écoulés. 1 sur 3 modèles est renouvelé chaque année. « Nous vivons dans une communauté planétaire connectée grâce à Internet », assure Nadahl Shocair.

Dans son esprit, les opérateurs télécoms vont devenir des « pures passerelles » (pure gatekeepers dans la version originale) dont l’activité sera uniquement orientée vers la génération de l’ARPU (revenu moyen par abonné) en fonction des services haut débit (voix, data, télévision… ).

Marco Börries se trouve dans une position différente. En tant que Vice-président Europe de la division Connected Life de Yahoo, il met l’accent sur les services et les contenus Internet que propose le groupe Internet via des supports comme le PC, les terminaux mobiles et la télévision. Marco Börries pense que les widgets et les services vidéo haute définition (avec option plein écran) vont prendre de l’importance au nom d’une « Cinematic Internet Experience ». Des services comme FlickR (propriété de Yahoo) ou YouTube (Google) sont là pour accompagner leurs développement.

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