Cession de SFR à Numericable : rien n’est joué

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L’Autorité de la concurrence a décidé de procéder à un examen plus approfondi de l’opération de rachat de SFR (groupe Vivendi) par Numericable.

La fusion entre SFR et Numericable ne passera probablement pas comme une lettre à la poste. L’Autorité de la concurrence vient d’annoncer, ce 30 juillet, qu’elle avait décidé « d’ouvrir une phase d’examen approfondi dans le cadre de la notification de l’acquisition de SFR par le groupe Altice », le fonds d’investissement de Patrick Drahi détenteur de Numericable.

Après avoir acté, le 5 avril, la vente de SFR à Numericable, le groupe Vivendi avait définitivement approuvé, le 23 juin, la validation de l’opération. Le 24 juin, le dossier détaillant la procédure d’acquisition était déposé sur les bureaux de la rue de l’Echelle.

Mais à l’examen des documents et à la suite d’une première consultation des acteurs du marché, l’Autorité a considéré que « l’opération soulève des doutes sérieux d’entraves à la concurrence et nécessite l’ouverture d’une phase d’examen approfondi ».

Cet examen approfondi, dit de « phase 2 », entraine une consultation élargie des acteurs du marché tout en s’appuyant sur les avis du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) et de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) qui l’a rendu récemment sans le commenter.

La procédure ne vise donc pas à annuler l’opération. Mais elle pourrait imposer des conditions inattendues et autres remèdes visant à maintenir une concurrence loyale sur le marché en regard de la taille qu’occupera le nouvel ensemble, notamment sur les réseaux fixes très haut débit, note Silicon.fr.

Avec près de 6 millions de prises activables, Numericable s’inscrit comme le premier opérateur du très haut débit en France devant Orange et ses 3 millions de foyers connectables (bien que les technologies diffèrent sensiblement).

De plus, l’Autorité pourrait se pencher sur la part que détient Altice sur le marché mobile en outre mer. Le fonds d’investissement, qui avait racheté Outremer Telecom en juillet 2013, pourrait, avec l’acquisition de SFR et sa filiale réunionnaise SRR, détenir 70% du marché. Une position forte qui risque de faire tiquer le concurrent Orange et les acteurs locaux.

Une chose est sûre, l’examen approfondi du dossier ralentira la livraison du feu vert de la fusion. La phase 2 s’effectue en principe dans un délai de 65 jours mais peut être prolongé en cas de nécessité. Au mieux, la réponse n’est pas attendue avant le milieu de l’automne.

 

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Crédit image : Palo_ok – Shutterstock.com

 

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