Cisco cherche à faire de l’ombre à Akamai

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Cisco s’allie avec une dizaine d’opérateurs, de constructeurs et de fournisseurs de services en ligne dans le but d’accélérer la fourniture de contenus sur Internet. Inktomi, AOL et Adero avaient déjà annoncé, la semaine dernière, une initiative identique. Akamai, leader du marché, devient la cible de toutes les convoitises.

Cisco, spécialiste mondial des infrastructures réseaux, annonce une alliance entre une dizaine d’opérateurs, de constructeurs et de fournisseurs de services Internet en vue de former la Content Alliance. Parmi eux, on trouve Cable & Wireless, PSINet ou Digital Island. L’objectif de cette plate-forme est de faciliter et d’accélérer la fourniture de contenus sur Internet. C’est la deuxième alliance de ce type en une semaine. Inktomi, AOL et Adero ont effectivement lancé eux aussi Content Bridge pour accélérer la fourniture et le partage de contenus sur Internet (voir édition du 25 août 2000). Détail surprenant, Digital Island faisait déjà parti de Content Bridge.

L’alliance intervient surtout au bon moment pour Cisco qui lance Content Delivery Network (CDN), une gamme de produits liée à la distribution de contenus. On y trouve ainsi des commutateurs Web, des routeurs, des serveurs de cache…qui seront au centre de Content Alliance.

Réduire le temps d’attente pour afficher des pages Web devient une priorité pour les entreprises Internet. Et la stratégie visant à augmenter la taille des tuyaux cède désormais le pas à une autre technique, celle de rapprocher l’information de l’utilisateur. L’acteur qui domine le marché est Akamai. Ce dernier affirme d’ailleurs détenir 70 % du marché de l’accélération des sites Web et des grands événements diffusés en streaming. Loin de se sentir menacée, Akamai, qui certes signifie «intelligent» et cool en hawaïen, ne voit en ces alliances rien de bien menaçant. « Voir des acteurs s’unir pour proposer des solutions dans l’Internet rapide montre surtout une chose, c’est que nous avions raison, et surtout accrédite notre stratégie de produire de l’accélération du contenu Internet », explique Bernard Seité, directeur Europe du Sud pour Akamai. Et d’ajouter qu’en aucune façon la société ne changerait de stratégie. « Nous allons continuer à déployer le plus possible nos serveurs qui sont au nombre de 4 634 aujourd’hui. Lorsque l’on arrivera à 15 000 serveurs, je ne vois pas bien comment nous pourrions être susceptibles d’être rattrapés sur ce marché », déclare Bernard Seité.

Toutefois, la firme se défend de vouloir faire cavalier seul. « C’est peut être parce que nous ne communiquons pas assez, mais nous avons des partenariats avec des sociétés comme British Telecom ou IBM, Digest dans le secteur des ASP, ou encore avec des fournisseurs de contenu comme Virage », confie Bernard Seité.

Pourtant, si Akamai reste confiant, le marché s’organise bel et bien au point de voir fleurir un peu partout des acteurs qui veulent profiter de la demande croissante de ce que l’on appelle le rich media(voir édition du 4 août 2000), à l’image d’Axient ou de Boostworks. Au point d’aboutir à une sorte d’Internet parallèle, plus rapide et plus protégé que le Réseau des débuts ?

Pour en savoir plus :

* Akamai

* Cisco