Le collaboratif progresse lentement mais sûrement dans les grandes entreprises

Business intelligenceData-stockageManagement
collaboratif-recherche-semantique-partenariat-jalios-antidot

L’e-mail reste le principal canal d’échange entre collègues, mais les outils véritablement collaboratifs percent, parfois sous le radar de la DSI, selon le cabinet de conseil Lecko.

La transformation numérique est moins technologique qu’organisationnelle. Une entreprise ne peut transformer son modèle d’affaires qu’embarquant tous ses collaborateurs. L’engagement de ces derniers sur les outils collaboratifs de type réseau social d’entreprise (RSE) est un bon indicateur du degré de maturité d’une organisation.

Cet engagement sur les plateformes collaboratives progresse de 15 % par an chez les grands groupes du CAC 40, selon la dernière étude du cabinet de conseil Lecko (*).

Les besoins de collaboration sont avant tout centrés sur la productivité : ils portent à 64 % sur le travail en équipe, contre 45 % pour l’échange entre pairs. Seuls 17% des collaborateurs disent ne pas avoir besoin de collaborer avec leurs collègues.

L’e-mail fait de la résistance

Accusé de tous les maux – chronophage, source de stress, improductif… -, l’e-mail reste le canal d’échange prépondérant pour deux tiers des collaborateurs.

Toutefois, 20 % d’entre eux s’appuient sur des outils de collaboration plus matures qui permettent le partage de connaissances, la gestion de projets ou la coproduction de contenus comme les RSE, les suites collaboratives (Office 365, G Suite…) ou les chats professionnels (Slack, HipChat, Glip…).

Et si l’entreprise ne met pas à leur disposition les bons outils, les salariés n’hésitent pas à apporter les leurs. 49 % des collaborateurs utilisent leur propre équipement pour échanger avec leurs collègues et 67 % utilisent occasionnellement ou régulièrement une solution non proposée par l’entreprise.

Parmi ces solutions introduites sous le radar de la DSI, Lecko cite Trello, Klaxoon, Evernote, ou Appear.in. « Les employés se connectent entre eux, socialisent et créent un espace d’échange plus efficace et utile que les plateformes certes sociales et collaboratives de l’entreprise, mais stériles de toutes conversations libérées et à la capacité de mobiliser plus faible. »

Attention au « shadow IT »

Ces outils sont des alternatives crédibles aux solutions « corporate » et proposent de nouvelles façons de « travailler autrement ». Elles présentent toutefois un risque en renforçant le phénomène de « shadow IT ».

Le cabinet rappelle la stratégie dite du nid de coucou employée par ces nouveaux acteurs. Elle consiste à séduire les employés qui testent la solution dans sa version gratuite. Cette dernière se dissémine ensuite de façon virale et l’entreprise devient captive.

Sur ce marché du collaboratif, Facebook et Slack tentent de se faire une place aux côtés des leaders Microsoft et Google. Les français Exo Platform, Jamespot, Jalios ou Talkspirit et Whaller continuent, eux, de tracer leur voie dans ce marché mondialisé.

Du côté des entreprises utilisatrices, Lecko donne un satisfecit à AccorHotels, Axa, Orange et Schneider Electric qui par les actions engagées et les résultats obtenus peuvent inspirer, selon lui, d’autres grands groupes.

(*) Lecko a comparé 37 grandes entreprises rassemblant 466 000 utilisateurs actifs sur une période allant jusqu’à 4 ans.