Confidentialité : Google impose ses règles, la CNIL se retrouve devant les faits accomplis

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Google fait fi des réticences des autorités en charge de protéger la vie privée (comme la CNIL) à propos des nouvelles règles de confidentialité de ses services Internet. Un brin dédaigneux ?

Malgré les pressions d’un certain nombre d’autorités en charge de la protection de la vie privée, Google a maintenu l’application de ses nouvelles règles de confidentialité communes à l’ensemble de ses services Internet (moteur Google, Gmail, YouTube, Google +..).

Un processus d’harmonisation globale et transparent  mené au nom de la simplification (60 règles en une !), clame Google.

Mais des autorités nationales en charge de protéger la vie privée comme la CNIL en France (porte-parole du G29, un club d’institutions homologues au niveau européen) se montrent plus circonspectes.

Les inquiétudes ont été partagées par des association de défense des consommateurs comme la Trans-Atlantic Consumer Dialogue (TACD), selon l’AFP.

Ces dernières ont tenté de freiner l’adoption des nouvelles règles du groupe Internet.

Car elles ne seraient pas si claires que cela en termes de respect de la confidentialité et du cadre règlementaire européen (directive 95/46/CE, elle-même en cours de révision).

Google est passé outre. « Notre nouvelle politique de confidentialité est applicable dès aujourd’hui, le 1er mars », a commenté Alma Whitten.

La responsable des questions de respects de la vie privée pour les services et les logiciels chez Google défend la position du groupe dans une contribution blog en date du 1er mars qui sert à marquer le coup au regard des modifications apportées.

« Nous avons mis en oeuvre la plus importante campagne d’information de notre histoire pour expliquer ces changements à nos utilisateurs, nous sommes conscients que les nouvelles règles ont suscité beaucoup de bruit et de confusion. »

Un passage délicat pour Google, déjà visés par des enquêtes antitrust aux Etats-Unis et en Europe relatives à l’exploitation de la publicité en ligne (sa principale source de revenus).

Peter Fleischer, le Mr Confidentialité chez Google, se veut rassurant : « Nous sommes confiant vis-à-vis de nos nouvelles règles qui sont simples, claires et transparentes. Elles respectent toutes les législations nationales des pays membres de l’UE en matière de protection de la vie privée. »

Mais le débat ne fait que commencer. Avec la révision de la direction sur la Protection des données personnelles qui vient de débuter, le cas Google devrait revenir assez régulièrement dans les débats entre instances européennes chargées d’élaborer le nouveau cadre (Commission européenne, Parlement européen, Conseil européen).

Selon The Guardian, les autorités japonaises ont également exprimé des inquiétudes vis-à-vis des nouvelles règles de confidentialité érigées par Google.

Yukio Edano, ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, a sommé Google de fournir des « explications complémentaires » ou d’appliquer de nouvelles mesures rectificatives si besoin est. Même au-delà de l’échéance du 1er mars.

Mais Google a pris l’habitude de se faire remonter les bretelles. Sans mesures coercitives ou rapport de force, il risque de ne pas y prêter la moindre attention…

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