Conservation des données : la CNIL tacle les moteurs de recherche

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Après l’annonce de Yahoo de rallonger la durée de conservation des données personnelles des internautes, la CNIL recommande vivement aux moteurs de recherche de respecter le délai de 6 mois maximum préconisé par le G29.

La CNIL met son grain de sel dans le débat sur la conservation des données opérée par les différents moteurs de recherche sur Internet.

Après que Yahoo a récemment indiqué son intention de faire passer le délai de conservation des données personnelles des internautes de 90 jours à 18 mois, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés avait déclaré qu’il s’agissait « d’un véritable retour en arrière qui témoigne du peu de cas que les grandes sociétés américaines font de la législation européenne ».

Aujourd’hui, la CNIL remet le couvert et « regrette ce recul du respect de la vie privée des internautes ».

Rappelons qu’en avril 2008, le groupe de travail G29, qui fédère les structures de type CNIL à un niveau européen, soulignait qu’il « ne voyait pas de raison d’étendre le délai de conservation au-delà de six mois ».

De son côté, Google affiche une durée de rétention des données de 9 mois (et de deux ans pour les cookies), et Microsoft (Bing) est passé sous la barre des 6 mois.

Cette augmentation significative de la durée de conservation des données des internautes, initiée ici par Yahoo –mais peut-être que Bing et Google voudront suivre le même chemin-, porte préjudice à la protection de leur vie privée.

La CNIL « regrette ce recul en termes de protection de la vie privée et de traçage des individus », annonce-t-elle dans un communiqué.

Ainsi, Yahoo se réserve le droit de détenir les données des internautes liées aux logs de connexion, aux recherches en ligne, aux pages vues et cliquées, aux publicités vues et cliquées.

La firme de Sunnyvale s’était alors justifiée en soulignant que ce passage à 18 mois pour la conservation des données personnelles de ses utilisateurs lui permettra de personnaliser davantage et pendant plus longtemps les résultats de recherche et les services proposés à ses internautes.

En attendant, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés « invite à nouveau l’ensemble des acteurs à suivre les recommandations du G29 et leur demande notamment de modifier leur politique en matière de conservation des cookies. »

La CNIL souhaite également impliquer davantage les internautes : elle « recommande que le consentement des utilisateurs des moteurs de recherche soit recueilli pour que leurs informations soient conservées au delà de 6 mois ».

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