Covoiturage : comment la Région Île-de-France veut développer la pratique

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Subventionnement, visibilité, places réservées… La Région Île-de-France prend des mesures pour favoriser le covoiturage, en partenariat avec 17 sociétés.

« Pour convertir au covoiturage la ‘masse’ des automobilistes, nous avons besoin d’un argument financier imparable et la gratuité pour les passagers en est un. »

Ainsi Julien Honnart, président-fondateur de WayzUp, accueille-t-il la mesure de subventionnement que la Région Île-de-France compte mettre en place du 1er octobre au 31 décembre 2017.

L’ancien STIF (Syndicat des transports d’Île-de-France), devenu Île-de-France Mobilités, remboursera 2 euros sur chaque trajet.

Les partenariats noués dans ce cadre laissent entrevoir la densité de l’écosystème francilien du covoiturage : pas moins de 17 entreprises sont dans la boucle.

De BlaBlaCar à Zify, chacune pourra disposer d’une offre financière d’un montant maximal de 50 000 euros dans l’optique de développer des offres promotionnelles.

En la matière, les approches varient. Quand Citygoo envisage de verser 2 euros par trajet effectué à tous les conducteurs, Karos a opté pour un remboursement sous forme d’abondement, OuiHop’ préférant un porte-monnaie électronique dont le solde sera convertible en bons d’essence ou en recharges pour borne électrique.

De la visibilité

Annoncé ce lundi par la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse, le dispositif s’inscrit dans un plan d’action plus larges qui inclut, entre autres, le développement des navettes autonomes et la création d’un service régional de location longue durée de vélos à assistance électrique.

L’engagement à soutenir les entreprises du covoiturage courte distance avait été pris en juin dernier lors d’une table ronde où la Région avait aussi promis de faciliter l’accès à l’offre en l’intégrant dans le calculateur d’itinéraires Vianavigo.

Le démarrage se fait avec huit sociétés : BlaBlaCar (pour son service BlaBlaLines), Citygoo, Clem’, Covivo, iDVROOM, Karos, OuiHop, Roulez malin et WayzUp. Les autres (Covoit’ici/Ecov, HopWays, Kankaroo, MicroStop, Proxiigen, Rezo Pouce, Trajet à la carte, Wever et Zify) s’y grefferont « dès qu’ils seront prêts ».

À la veille de l’ouverture des Assises de la sécurité, Valérie Pécresse est allée jusqu’à parler d’ouvrir aux covoitureurs les voies actuellement réservées aux bus sur les autoroutes d’Île-de-France. L’État est sollicité à cet effet pour « expérimenter des systèmes innovants de contrôle de covoiturage ».

Certains en profitent pour communiquer sur leur offre, à l’image de WayzUp, qui revendique 30 000 trajets proposés chaque jour, sur un modèle d’exploitation « indirect » consistant en des accords avec les entreprises, qui proposent alors le service à leurs collaborateurs.

Karos publie pour sa part une étude sur la base des 60 000 trajets effectués au cours des 12 derniers mois sur sa plate-forme. Il est question d’une distance moyenne de 18 km, pour un gain de temps avoisinant les 50 minutes par jour.


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