Croissance plus faible que prévu de l’externalisation

Cloud

Le marché de l’hébergement connaît une croissance plus faible que prévu. Face à ces mauvais chiffres, certains acteurs ont d’ores et déjà jeté l’éponge, alors que d’autres étendent leurs offres.

L’arrêt de l’offre hébergement d’Intel (voir édition du 19 juin 2002) et la vente de la division outsourcing de Loudcloud (voir édition du 18 juin 2002) ne sont pas qu’une coïncidence. Après avoir bénéficié d’une forte croissance exponentielle et de la confiance des investisseurs, le filon de l’hébergement serait nettement moins rentable que prévu. Si certaines entreprises ont commencé à externaliser certaines de leurs ressources informatiques ou à faire héberger des sites, le domaine des services en ligne, tel le système de l’ASP, n’a toujours pas décollé. Ainsi, le marché de l’hébergement, constitué essentiellement de l’accès Internet ou encore l’hébergement mutualisé de sites Web, autrement dit des activités à faible valeur ajoutée, ne génère qu’un mince chiffre d’affaires. Alors qu’il avait représenté 86 % des revenus en 2001 sur le marché professionnel des services Internet.

Des grands comptes mieux équipés en interne

En l’absence de services à valeur ajoutée permettant de dégager des marges importantes, les acteurs de ce marché ne peuvent espérer être rentables. Déjà en 2001, IDC estimait que l’hébergement à lui seul ne suffisait plus. En 2000, 68 % de l’ensemble des entreprises équipées d’un site Web avaient recours à des services d’externalisation contre 66 % sur l’année 2001. IDC explique cette baisse par le fait que le recours à un prestataire externe est devenu moins systématique de la part des entreprises, notamment des grands comptes, qui se sont depuis équipés en infrastructures Internet. Parallèlement, les trois quarts des sites Web hébergés chez un prestataire externe sont des sites simples, à faible valeur ajoutée, qui émanent d’entreprises de type TPE.

Et le filon ne devrait guère aller mieux à l’avenir. Selon une étude récente du Gartner, le marché de l’externalisation ne semble pas connaître d’éclaircie, du moins à court terme. En Europe, l’étude estime que le marché ne progressera que de 2,3 % pour cette année, soit le plus mauvais chiffre enregistré ces dix dernières années.

Hébergement d’applications : axe prioritaire d’Oracle

Tous n’ont cependant pas jeté l’éponge. IBM vient par ailleurs de lancer une nouvelle offre autour d’un service d’externalisation afin de livrer à la demande de la puissance de calcul basée sur des mainframes tournant sous Linux (voir édition du 2 juillet 2002). De son côté, Oracle – qui a investi lourdement sur des offres externalisées (voir édition du 25 mars 2002) – compte en faire son cheval de bataille lors de son prochain sommet annuel auprès des grands comptes dans quelques jours. Jeff Henley, directeur financier de l’éditeur, a annoncé vouloir réaliser, d’ici cinq ans, un chiffre d’affaires annuel de 1 milliard de dollars contre 50 millions aujourd’hui. « L’objectif est de convertir un quart des 12 000 clients utilisateurs des logiciels applicatifs d’Oracle à l’hébergement d’applications », a précisé Jeff Henley. L’entreprise prévoit d’investir 60 millions de dollars afin d’assurer le développement de ses services d’hébergement.