Décrire l’e-commerce de façon universelle

Mobilité

UDDI permet de construire une gigantesque base de données sur le Web pour indexer et décrire les entreprises. A l’origine du protocole UDDI, IBM, Microsoft et Ariba signent une alliance avec une trentaine d’entreprises. Reste à soumettre le protocole à l’approbation du W3C pour en faire un standard.

IBM, Microsoft et Ariba proposent un standard Web appelé UDDI pour « Universal Description Discovery and Integration ». Cette technologie élaborée en commun permettra aux entreprises de s’enregistrer dans une base de données en ligne pour faire la promotion de leurs services comme pour trouver un prestataire ou un fournisseur rapidement. Pour l’instant, Ariba, IBM et Microsoft annoncent que 33 autres entreprises se rallient au projet. Parmi elles, on note American Express, Commerce One, Compaq, Dell, Loudcloud, Nortel Networks, NTT Communications, SAP, Sun Microsystems et Tibco Software. Et on s’étonne notamment de l’absence d’Oracle, d’Intel ou encore de HP…

UDDI permet aux entreprises de décrire le type de services qu’elles offrent et ainsi d’être présentes dans un vaste répertoire mondial B-to-B. Mais ce n’est pas tout : Marc Matiachoff, évangéliste technique de Microsoft, apporte quelques éclaircissements : « UDDI crée une adresse commerciale compréhensible de façon universelle. De plus, cette technologie décrit l’activité de l’entreprise et ses points d’entrée tant au niveau des machines que des individus. »

Cet expert sait de quoi il parle : il est chargé de faire du prosélytisme technique auprès des développeurs.

Jean-Christophe Dupuy, responsable Marketing de la division Internet de Microsoft ajoute : « UDDI vise à faciliter le contact entre toutes les entreprises qui souhaitent se connecter entre elles », mais précise que ce vaste répertoire intelligent figure une gigantesque base de données en ligne mais n’assure pas les transactions en ligne. Il ajoute, stratégie .Net oblige : « Pour Microsoft, UDDI est l’antichambre des Web Services » et que la firme de Redmond a bien sûr l’intention de porter ses serveurs Biztalk et Commerce Server sous UDDI avant Noël. Le lancement officiel de ces produits, sans UDDI, est d’ailleurs prévu pour le 24 octobre.

Atout majeur de la technologie UDDI ? Complètement ouverte, elle permettra la création d’un annuaire planétaire qui ne se limitera pas à des secteurs spécifiques de l’industrie. Toutes les entreprises de tous les secteurs pourront être répertoriées et décrites (activités et contacts) en s’enregistrant elles-mêmes. Ces entreprises pourront ensuite être retrouvées automatiquement sur le Net par leurs clients potentiels. La mise en ligne d’une version de test de UDDI est prévue d’ici un mois.

Construit autour du XML, le standard Web universel d’échange des données, UDDI joue la carte de l’ouverture maximale. A l’inverse de la multitude de standards propriétaires conçus autour du XML pour construire des places de marché virtuelles et gérer des achats en ligne. Parmi ces standards, cXML d’Ariba, XCBL de CommerceOne, SpML d’IBM, Biztalk de Microsoft, ne communiquent pas entre eux. UDDI palliera-il aux incompatibilités actuelles qui empêchent les e-marketplaces de communiquer entre elles ? A cette question, Nicola Price, directrice marketing de CommerceOne, répond : « Nous sommes heureux de soutenir l’initiative UDDI qui offrira un mécanisme commun et ouvert pour publier en ligne des informations sur les entreprises. Mais je dois rappeler que XCBL, notre technologie de place de marché virtuelle et d’e-procurement, est totalement ouverte. Comme le prévoit notre modèle économique, les places de marché construites avec nos applications communiquent avec toutes les places de marché. Y compris celles qui sont construites avec les technologies de nos concurrents comme Ariba et Oracle. Mais la réciproque n’est pas vraie. » De son côté, Jean-Christophe Dupuy de Microsoft déclare : « C’est évident, UDDI pallie aux incompatibilités en facilitant la mise en relation des entreprises. » Et d’une certaine façon, des places de marché. Reste à savoir si les « irréductibles » n’ayant pas rejoint le trio Ariba, Microsoft, IBM et surtout le W3C, feront de ce protocole un standard.

Pour en savoir plus :

*La page d’UDDI