Deezer en Bourse : rendez-vous le 27 octobre

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Deezer compte lever au moins 300 millions de dollars dans le cadre de son IPO. La date du 27 octobre est fixée pour la première journée de cotation sur Euronext Paris.

Le grand saut en Bourse approche pour Deezer.

L’Autorité des marchés financiers a apposé, le 14 octobre 2015, son visa sur le prospectus d’IPO déposé fin septembre par la plate-forme française de musique en streaming.

De nouveaux détails sur l’opération ont été apportés ce jeudi. Deezer vise une cotation sur Euronext Paris et compte émettre 8 241 758 millions d’actions, soit près d’un tiers de son capital.

Le prix indicatif est fixé entre 36,40 et 49,24 euros par titre. Sur la base inférieure de cette fourchette, la taille initiale de l’offre représente environ 300 millions d’euros brut.

L’augmentation de capital lancée ce jeudi se composera d’un placement global destiné essentiellement aux investisseurs institutionnels en France et à l’étranger, ainsi que d’une OPO (offre à prix ouvert) à l’attention des personnes physiques. Cette dernière prendra fin le 26 octobre. Le placement global sera clos le lendemain, à la suite de quoi le prix définitif de l’offre sera fixé.

Deezer prévoit une option de surallocation portant sur la cession d’un maximum de 1 236 264 actions existantes, pour une valeur indicative d’environ 45 millions d’euros. La date limite d’exercice est arrêtée au 26 novembre 2015.

Le premier jour de cotation des actions Deezer devrait intervenir le 27 octobre, pour un règlement-livraison de l’OPO et du placement global deux jours plus tard. En cas de souscription dans le haut de la fourchette, l’injection des fonds valoriserait Deezer à 1,1 milliard d’euros. La société rejoindrait alors BlaBlaCar, Criteo, Sigfox ou encore Withings au club des « licornes », ces Net-entreprises d’origine française dont la valorisation dépasse le milliard.

Faire ses preuves

Deezer est la première plate-forme de streaming musical à tester son modèle auprès de la Bourse. Sa valeur a triplé en trois ans, mais l’activité n’est toujours pas rentable : sur l’année 2014, la perte d’exploitation s’élève à 22,6 millions d’euros, pour 23,3 millions d’euros de perte nette sur un chiffre d’affaires de 142 millions d’euros (+ 53 %) réalisé pour moitié en France.

La balance s’est légèrement rééquilibrée au 1er semestre 2015, mais les indicateurs financiers restent dans le rouge, avec 9 millions d’euros de pertes.

Deezer peine surtout à recruter des utilisateurs. Ils sont, au dernier pointage, 16 millions de visiteurs uniques par mois, pour 6,3 millions d’abonnés payants… dont 4,8 millions via leur forfait téléphonique ou Internet.

Les partenariats de distribution avec les opérateurs télécoms – une quarantaine sont dans la boucle à l’heure actuelle – vont, de l’aveu de Hans-Holger Albrecht, revêtir une dimension stratégique dans l’après-IPO. Le directeur général de Deezer compte également « étendre [l’offre] à travers des campagnes marketing innovantes » et s’associer à davantage de fabricants d’équipement audio.

La documentation fournie à l’AMF a révélé quelques éléments intéressants sur la structure capitalistique de Blogmusik SAS, la société qui édite le service Deezer.

Le principal actionnaire avec 32,6 % des parts est le fonds Access Industries de Len Blavatnik. Cet homme d’affaires d’origine ukrainienne s’est distingué dans l’industrie du disque en rachetant, il y a quatre ans, la major Warner Music pour 3,3 milliards de dollars. Il a également investi dans… Spotify, la plate-forme suédoise aujourd’hui valorisée à plus de 8 milliards de dollars avec ses 75 millions d’utilisateurs revendiqués.

Sur le volet des majors, on notera qu’Universal, Sony et Warner détiennent des bons de souscription susceptibles d’être convertis en action représentant 20 % du capital de Deezer.

(Crédit photo : Compte Facebook – Deezer)

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