Deezer – Universal Music : deux poids, deux mesures du streaming

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Les relations commerciales entre Deezer et Universal Music se détériorent au point de recourir à la justice. Les polémiques portent sur le modèle économique du streaming et la répartition des revenus. Enquête.

Accord Deezer – Orange : accélérateur de premium

Dans quelle mesure le business de Deezer défavoriserait les ayants droit ?

Universal Music considère que Deezer a reversé 4 millions d’euros sur l’année 2010 aux auteurs, producteurs et artistes.

De son côté, la plate-forme de musique en streaming évoque un volume d’affaires de 30 millions d’euros à reverser aux ayants droit.

« Autant que Pandora aux Etats-Unis et rien qu’en France », soulignait Axel Dauchez dans notre interview vidéo datant de fin mai.

Le président de Deezer précisait par ailleurs que sa société devrait atteindre « l’équilibre » cette année

Dans un article en date du 9 juin, Les Echos évoque de son côté un chiffre d’affaires de Deezer évalué à à 7 millions d’euros (toujours sur l’année 2010).

Sur le front des abonnements premium, il est évident que l’accord stratégique signé avec France Telecom – Orange d’août 2010 (qui dispose désormais de 11% du capital de Deezer) a soulagé les efforts de conversion « gratuit – payant » de la plate-forme de musique en streaming.

De 50 000 abonnés premium acquis en solo, il peut désormais compter sur le vivier de clients de l’opérateur séduits par l’intégration du service Deezer dans les offres convergentes (gamme de forfaits mobiles et Internet associés à l’accès Deezer Premium+ en multi-supports : PC, mobile, baladeur Wi-Fi…).

Au dernier pointage, Deezer recense 1,2 million d’abonnés à son offre « premium » et 20 millions de membres en tout.

« Chaque mois, on recrute 100 000 nouveaux abonnés », déclarait encore Axel Dauchez lors du Forum e-G8.

De son côté, Spotify indiquait avoir dépassé la barre du million d’abonnés premium en Europe à la fin du premier trimestre 2011.

Changement des conditions générales d’utilisation : Deezer s’explique « face au mécontentement »
Dans une contribution blog en date du 10 juin, Deezer explique à ses membres pourquoi les CGU de la plate-forme de musique en streaming ont changé, aboutissant à des restrictions du service gratuit. « Un certain nombre d’entre vous ont réagi (parfois même violemment) à la limitation à 5h de l’écoute de musique à la demande (…) Permettre l’accès gratuit et légal à 10 millions de titres a été pour nous depuis quatre ans un investissement gigantesque : nous rémunérons les producteurs et les artistes sur chacune de vos écoutes. Dans ce contexte, les revenus publicitaires n’étaient pas suffisants pour couvrir ce coût. » Difficile de tenir la ligne du « service gratuit illimité » alors que « les attentes des artistes, des auteurs et des maisons de disque sont croissantes ». Tout en poursuivant : Chaque année, nous devons trouver un nouvel équilibre avec tous ces acteurs, c’est la seule solution pour pouvoir continuer à vous proposer un service gratuit et légal. » Un curseur bien difficile à affiner.

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