Défense de la vie privée : l’enquête européenne s’élargit à tous les moteurs

Mobilité

Au-delà du « cas Google », un groupe de travail de l’UE va interroger tous les
moteurs. Le rachat de DoubleClick par Google inquiète.

« Article 29 Working Group ». C’est le nom du groupe de travail de l’Union européenne sur la protection des données personnelles. Connu pour avoir demandé à Google des informations sur le traitement des données personnelles liées à ses utilisateurs, cet organe pourrait bien se faire connaître des autres outils de recherche très prochainement.

Dans une note publiée le 21 juin, l’Article 29 Working Group indique en effet qu’il entend désormais « s’intéresser aux moteurs de recherche en général et examiner minutieusement leurs activités du point de vue de la protection des données, une problématique qui touche un nombre toujours croissant d’utilisateurs. »

Tout a commencé en novembre 2006 lorsqu’un groupe international sur la protection de la vie privée – International Data Protection and Privacy Commissioners – a demandé aux moteurs de recherche de fixer une durée maximale de rétention des données « personnelles » concernant les utilisateurs, c’est-à-dire les termes des requêtes, les adresses IP, les cookies?

Ce groupe considérait alors que « les moteurs sont en mesure de dresser un profil détaillé des centres d’intérêt de leurs utilisateurs, » voire de détenir des « données particulièrement sensibles », notamment sur  » les convictions politiques, les croyances religieuses, voire les préférences sexuelles » de leurs visiteurs.

« Le cas Google »

En mars 2007, Google annonce qu’il va désormais rendre anonymes toutes les données ayant trait aux utilisateurs dans un délai maximum de 18 à 24 mois.

En mai 2007, le groupe « Article 29 » lui demande de donner davantage de pré cisions sur sa gestion des données personnelles, suscitant soudain de vives critiques sur la politique du moteur en la matière.

Réponse de Google en juin 2007: la date « d’anonymisation » des logs de connexion serveurs est ramenée à 18 mois pour tous les utilisateurs internationaux, un délai durant lequel il estime pouvoir répondre à ses propres intérêts concernant « la sécurité, l’innovation et la lutte contre la fraude. »

Yahoo, MSN et les autres…

L’heure est donc venue aujourd’hui pour les autres moteurs de s’exprimer sur le sujet. Un article du Financial Times du 5 juin indique que  » Yahoo et Microsoft se préparent à annoncer des concessions sur leur politique en matière de protection de la vie privée, tandis que la pression monte en Europe sur le lapse de temps durant lequel les moteurs de recherche Internet devraient être autorisés à conserver des données personnelles. »

Vendredi, en fin d’après-midi, une porte-parole de Yahoo a confirmé à Vnunet.fr que « Yahoo va communiquer à ce sujet dans les semaines qui viennent. » Idem pour MSN, qui devrait se prononcer « dans les prochaines semaines ».

Rachat de DoubleClick par Google : le Bureau européen des unions de consommateurs demande une enquête
En parallèle aux investigations du groupe « Article 29 » sur la conservation des données personnelles, le BEUC vient de demander une intervention de la Commission européenne sur le rachat de DoubleClick par Google. Dans une lettre adressée à la Commission – relayée dans la presse anglo-saxone -, l’association exprime ses craintes sur ce rachat. L’entrée de la régie publicitaire DoubleClick dans le giron de Google pourrait, selon elle, lui donner un quasi-monopole sur le marché de la publicité en ligne. Elle redoute surtout que Google exploite les données personnelles qu’il collecte via son outil de recherche à des fins de ciblage publicitaire.