Didier Durand (AFSCM) : « 2011 sera l’année du déploiement du sans contact en France »

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L’Association française du sans contact mobile, fondée par Orange-SFR-Bouygues Telecom, veut monter un ecosystème NFC « ouvert » sous le label Cityzi. Premiers retours avec l’opération « Nice Sans Contact Mobile ».

Le sans contact mobile deviendrait plus concret pour les Français dans le courant de l’année 2011.

Les premiers retours du lancement commercial à Nice serait suffisamment convaincants pour envisager d’aller au-delà.

Initiée en mai 2010, l’opération « Nice Sans Contact Mobile » avait pour objectif de proposer dans cette agglomération de 500 000 habitants (en prenant en compte la dimension communauté urbaine) une première offre Near Field Communication mobile multi-services.

Celle-ci englobe des prestations diverses comme l’accès aux transports en commun (billettique, information voyageurs), le commerce et la distribution (paiement bancaire de proximité, fidélité et couponing) et l’information culturelle (musées).

Sous la supervision de l’Association française du sans contact mobile (AFSCM), un bouquets d’opérateurs mobiles (Bouygues Telecom, SFR, Orange et NRJ Mobile), des fournisseurs de solutions technologiques (Airtag, Connecthings), des acteurs locaux (comme Veolia pour les transports en commun) et des groupes bancaires (Crédit Mutuel, Société Générale, BNP Paribas) se sont mobilisés pour coordonner leurs efforts.

Pour ce premier déploiement grandeur nature « Cityzi » (label regroupant les services sans contact mobile disponibles), seul un modèle de terminal NFC était disponible : un Samsung Player One.

A l’occasion du Salon Cartes organisé début décembre, l’AFSCM a effectué un pré-bilan de l’opération « Nice Sans Contact Mobile » : 2500 Niçois ont acheté un mobile Cityzi (on devrait parvenir à un seuil de 3000 d’ici la fin de l’année).

Une étude qualitative menée mi-octobre par « l’observatoire d’opinions » LH2 pour le compte de l’AFSCM a permis de dresser un premier bilan à mi-chemin. En attendant un rapport plus détaillé au printemps 2011.

Interview de Didier Durand, Responsable de la Commission « Nice, ville du sans contact mobile » de l’AFSCM. Il dispose  également des fonctions de Directeur Projets Transverses chez Orange France.

(Interview réalisée le 7 décembre 2010)

ITespresso.fr : Quel premier bilan effectuez-vous du pilote de Nice sur le « sans contact » et du NFC ?
Didier Durand : Nous avons eu un fort soutien de la Ville qui a fourni beaucoup d’efforts pour l’émergence du « sans contact ». Le périmètre « transport public et informations tourisme » en dépend. La première idée quand on évoque ce sujet, c’est que l’on va avoir les cartes dans le mobile (transport, paiement, fidélité…). C’est effectivement vrai. Mais, le plus avec le mobile, c’est que je vais avoir un clavier, un écran et une connexion Internet mobile. L’application « transport » correspond très bien à l’idée que l’on se fait du « sans contact ». On peut acheter son ticket avec son téléphone mobile (soit réglé sur la facture soit réglé sur la carte à partir d’un compte pré-enregistré). Il arrive dans mon mobile et je valide mon passage dans le tramway. Mais, après, je peux avoir l’information sur les horaires des prochains tramways grâce à un système de tags (des petites cibles) installés sur le mobilier urbain qui me permettent d’accéder à l’information en un clic. On a pu démontrer que le mobile est un compagnon de voyage qui facilite la vie. Dans les deux derniers mois, nous avons ajouté l’expérience du paiement sans contact avec la collaboration des grandes banques françaises et les enseignes commercialisant des cartes de fidélité. La zone limitée de Nice nous permet de bien rôder le processus et l’accompagnement du client. Cela demande aussi beaucoup d’effort d’intégration entre le fournisseur de services (banques, distributeurs, transporteurs) et l’opérateur mobile.

ITespresso.fr : Quels sont les services mobiles « sans contact » qui apparaissent comme les plus pertinents ?
Didier Durand : C’est très variable en fonction des clients. Chacun utilise ce qui lui plaît. Un usage des transports en commun va clairement utiliser l’application sans contact dédiée. Inversement, une personne séduite par les cartes de fidélité aurant tendance à exploiter le sans contact pour réaliser ses achats. L’utilisateur accède depuis son mobile Cityzi à un menu déroulant dans lequel il voit les différents services sans contact proposés. En cliquant dessus, il voit les modalités de souscription. Pour le cas de l’option paiement sans contact, il est nécessaire de passer par une banque pour activer le compte.

ITespresso.fr : Avec quelles garanties de confidentialité ?
Didier Durand : Notre plate-forme permet de garantir que l’opérateur mobile ne sait pas ce qui se passe entre le fournisseur de services et le client. Quand le client paie, l’opérateur mobile ne saura pas quel est le montant du paiement. C’est aussi une garantie d’étanchéité entre partenaires : l’application de paiement ne va pas perturber l’application de transport. Autre garanti : le partenaire qui veut exploiter le potentiel du sans contact n’a pas besoin de connaître le numéro du client. C’est rassurant pour les utilisateurs [voir encadré en bas de l’interview, ndlr].

(lire la fin de l’interview page 2)

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