Disney rachète Pixar

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En avalant Pixar, Disney fait de Steve Jobs le principal actionnaire du groupe de loisirs.

Fin du suspens. Le conseil d’administration du studio d’animation Pixar a accepté l’offre de rachat de Disney. Le montant de la transaction s’élève à 7,4 milliards de dollars. L’essentiel de l’acquisition s’effectuera par échange de titres boursiers, soit 2,3 actions Disney pour 1 action Pixar.

Une opération qui fait désormais de Steve Jobs, co-fondateur de Pixar, le premier actionnaire de Disney devant Roy Disney (neveu de Walt) et l’ancien patron Michael Eisner. Avec 60 000 titres Pixar, le patron d’Apple détiendra désormais 7 % du capital du groupe de loisir et siègera au conseil d’administration.

Réussir la conversion vers le numérique

Une belle revanche pour Steve Jobs dont les relations avec l’empire Disney s’étaient dégradées en 2004. A tel point que Steve Jobs avait refusé de poursuivre en 2006 l’accord qui unissait les deux entreprises depuis 1995. Disney distribuait et co-finançait les productions Pixar dont les titres comme Toy Story, le Monde de Nemo, Monstres et Cie ou, plus récemment, les Indestructibles ont généré plus de 3,2 milliards de dollars de recette de par le monde.

Une manne pour Disney dont les productions des dix dernières années sont en pertes de vitesses face, notamment, aux oeuvres créées en images de synthèses. Du coup, l’arrivée des équipes de Pixar devrait aider Disney à réussir sa conversion vers les technologies numériques et lui redonner ses lettres de noblesse dans l’industrie des films d’animation.

Steve Jobs, le sauveur?

Edwin Catmull, le président de Pixar et co-fondateur, dirigera le secteur animation de la nouvelle entitée tandis que John Lasseter, directeur créatif et réalisateur des Toy Story, prendra la tête du département création. Il aura notamment pour mission d’augmenter le nombre de productions afin d’affronter le principal concurrent dans le domaine de la 3D, le studio Dreamworks (producteur des Shrek).

Quant à Steve Jobs, s’il est encore difficile d’évaluer son influence future au sein de Disney, il pourrait bien en profiter pour rapprocher un peu plus Apple dans le monde des loisirs. A travers les succès du baladeur numérique iPod et sa plate-forme de diffusion iTunes Music Store, notamment (voir édition du 19 janvier 2006), Apple a prouvé sa capacité à appréhender l’univers des médias numériques. Et l’on voit mal son actuel dirigeant lâcher les rênes d’un tel phénomène. Steve Jobs pourrait donc être la personnalité du moment la plus appropriée pour aider Disney à remonter la pente grâce aux technologies numériques.