Du retard pour les nouveaux noms de domaine

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D’après Reuters citant des sources « proches de l’Icann », les nouveaux noms de domaine de premier niveau, tels les « .biz », « .info » et autres « .pro », n’arriveront pas en juillet comme prévu au départ : le retard serait de plusieurs mois. L’Icann et les registries se rejettent la faute mais personne ne paraît réellement surpris.

Mais où en sont donc les sept nouveaux noms de domaine génériques de premier niveau (gTLD) ? Les fameux « .info », « .biz », « .name », « .pro », « .coop », « .aero » et « .museum » ont bien été choisis par l’Icann à la mi-novembre pour venir épauler les surchargés « .com », « .net », « .org », « .edu », « .gov », « .int » et « .mil » (voir édition du 17 novembre 2000). Depuis, rien de neuf alors que l’Internet corporation for assigned names and numbers justifie encore un choix largement contesté. Ainsi le mois dernier, ses représentants se retrouvaient à témoigner devant les autorités américaines (voir édition du 19 février 2001). A cette occasion, Reuters a interrogé Vinton Cerf  le nouveau président de l’organisation, qui a l’ambition de constituer le gouvernement d’Internet, a même assuré qu’un nouveau lot d’attribution de gTLD aurait lieu avant la fin de l’année. Pourtant, si l’on en croit Reuters qui s’appuie sur des sources « proches de l’Icann », les premiers nouveaux gTLD ne sont pas près d’arriver. D’après l’agence, le retard à prévoir serait « de plusieurs mois, voire plus ».

A qui la faute ?

Selon le vice-président de l’Icann, cité par Reuters, « divers facteurs ont causé ce retard, notamment le phénomène d’effondrement (de la valeur) des sociétés Internet ». Jean-Louis Touton estime que « l’obstacle le plus important » est à rechercher du côté des registries, les sociétés chargées de l’administration des futurs gTLD. Ces sociétés seraient en effet examinées de près par leurs investisseurs, peu optimistes en cette période de « creux de la vague ». Les registries estiment pour leur part que le retard est dû à l’Icann qui ne les a toujours pas officiellement désignés. Ces sociétés pourraient l’être lors du prochain meeting de l’organisation qui se déroule en Australie du 10 au 13 mars prochain.

La semaine dernière avait lieu à Bruxelles une réunion organisée par l’EC-Pop (European community panel of participants in Internet organisation and management), l’occasion de faire un point sur ces nouveaux gTLD. Laurent Chemla, un des fondateurs de Gandi, registrar (enregistreur de nom de domaine) « à prix coûtant », y était présent. « Avec Valentin Lacambe [fondateur d’Altern.org et cofondateur de Gandi, Ndlr], nous avons passé une journée à rire », raconte-t-il. Pour lui, les nouveaux gTLD ne sont effectivement pas pour demain. « Ça part dans tous les sens », estime Laurent Chemla, « les registries choisis pour les nouveaux noms de domaine présentaient leurs projets tout en soulignant que rien n’était encore sûr, ils disaient : ‘on ne saura pas tant qu’on n’aura pas l’agrément de l’Icann’. Tout le monde attend. » Le flou règne donc, même pour les principaux intéressés. Et même si Gandi projette d’enregistrer les « .info » ou les « .biz », Laurent Chemla avoue « ne pas comprendre le truc ».

Les « .info » déjà disponibles en préenregistrement

Chez NomDom, on peut déjà préenregistrer les « .info ». Le registrar fait en effet partie d’un groupe appartenant au consortium Afilias désigné par l’Icann pour gérer le gTLD en question. Sur son site, un long avertissement montre bien que rien n’est joué. « La date de lancement n’est pas encore confirmée », peut-on lire, et un peu plus bas : « Les règles d’attribution des noms ne sont pas confirmées à ce jour ». On est bien dans le flou le plus total.