e-marketplaces : la dure réalité d’un modèle B to B

Mobilité

Alors que le secteur de la nouvelle économie se faisait l’écho de la naissance soudaine de places de marché et encensait ces nouveaux modèles d’échange, le constat est tout autre aujourd’hui. Novamétrie dresse un bilan plutôt négatif sur ces e-marketplaces. Toutefois, tout ne semble pas perdu.

Il est des études qui ne doivent pas forcément réjouir certains de leurs commanditaires. Et la dernière étude de Novamétrie pour SAP est sans aucun doute l’une d’elle. Alors que SAP fait des places de marché un axe prioritaire de son développement, Novamétrie dresse un constat plutôt douloureux sur ce marché. En effet, d’après cette étude qui portait sur 800 dirigeants de PME, 20 dirigeants de « success stories » ainsi que 300 dirigeants de grandes entreprises, les places de marché ne semblent pas générer beaucoup d’enthousiasme.

Un « non-phénomène »

Selon l’étude, 93 % des dirigeants de PME interrogés déclarent ne pas vendre par le biais de places de marché et 94 % ne pas acheter. 75 % d’entre eux n’ont aucunement l’intention de participer d ‘une façon ou d’une autre à une création d’e-marketplace. Les auteurs de l’étude en arrivent même à qualifier de non-phénomène l’apparition des e-marketplaces pour les PME. Seules bouffées d’espérance, les quelque 36 % qui y voient tout de même une opportunité à terme.

Côté grands comptes, le constat n’est guère plus élogieux. L’étude rappelle en préambule que les places de marché devaient a priori jouer un rôle de tout premier ordre dans le développement des activités e-business des entreprises. Or, juge Novamétrie, il n’en est rien. En effet, 83 % des dirigeants interrogés disent que leur entreprise n’utilise pas les e-marketplaces, qu’il s’agisse de la vente ou de l’achat. Leurs entreprises qui interviennent sur des e-marketplaces en sont encore au stade expérimental. Interrogés sur les places de marché les plus exemplaires, aucune n’est citée par les interviewés, rapporte encore l’étude.

« Les grands comptes seront initiateurs de projets e-marketplaces »

Jean-Daniel Pick, directeur associé d’un cabinet de consultants, professeur à l’IEP de Paris et auteur d’un livre, e-Markets, les nouveaux modèles du B2B aux éditions First, accrédite cette vision du marché. Toutefois, il estime qu’elle ne peut l’être qu’à court terme. « Le mirage de l’interconnexion portée par des acteurs comme Ariba, SAP et d’autres a laissé croire que cela se ferait rapidement. Or c’est faux », juge-t-il. Et d’ajouter : « La mise en place de ce nouveau système prend du temps, ce qui est une des causes de l’échec d’un certain nombre de projets souvent initiés par des start-up. Mais cela ne veut surtout pas dire que les grands comptes bouderont les places de marché. Ils y viendront et surtout seront eux-mêmes initiateurs de projets e-marketplaces ».

Pour en savoir plus : e-Markets, les nouveaux modèles du B2B