Emploi : une timide revalorisation salariale pour les cadres IT

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Dans un contexte économique délicat qui pousse à la modération salariale, les cadres de la filière IT connaissent la plus faible hausse de rémunération sur l’ensemble des secteurs sondés par Expectra.

Atterrissage difficile pour les cadres de la filière IT. Alors qu’ils avaient connu, entre 2012 et 2013, la plus forte revalorisation salariale sur l’ensemble des secteurs de métiers étudiés par Expectra (filiale du Groupe Randstad France spécialisée dans le recrutement), ils ont enregistré cette année la plus faible hausse de rémunération : +0,7% en moyenne.

Cette progression timide s’inscrit dans une conjoncture défavorable illustrée par la faible croissance du chiffre d’affaires dans le secteur : pas plus de +1,1% en 2014 selon le Syntec numérique. Elle dénote aussi des niveaux de maturité très variables dans l’adoption des nouvelles technologies au sein des entreprises.

Trois lignes directrices se détachent néanmoins : cloud, mobilité et big data. Ce dernier entre véritablement en phase de maturation, si bien que les employeurs recherchent, pour en assurer le déploiement, une expertise en termes de logiciels, d’infrastructures et de systèmes de gestion en bases de données.

Conséquence : les ingénieurs en développement, les chefs de projet infrastructure et les consultants décisionnels sont les plus courtisés. Mais dans la filière IT, c’est l’architecte technique qui connaît la plus forte revalorisation salariale : +3,3% en 2014, pour une rémunération médiane de 44 610 euros, tirée par le cloud computing.

Dans le contexte actuel, les disparités sectorielles s’amenuisent et la modération salariale reste de rigueur. Sur l’ensemble des cinq secteurs étudiés, la rémunération moyenne augmente de 0,9% en un an. Une huasse supérieure à celle enregistrée en 2013 (+0,5%), mais qui reste faible dans un environnement économique peu favorable.

Selon les statistiques de l’Insee (document PDF), la France a enchaîné, de janvier à juin, deux trimestres de croissance nulle marqués par un tassement des exportations (+0%), ainsi qu’un recul de l’investissement des entreprises (-0,8%) et de la production industrielle (-0,5%). Les pouvoirs publics ne tablent plus que sur une hausse annuelle du PIB de l’ordre de 0,5%.

Par ailleurs, avec l’augmentation du taux de chômage (10,2% prévus pour la fin de l’année sur l’ensemble de la France), les salariés voient leur pouvoir de négociation salariale réduit face aux employeurs. Autre facteur : l’inflation. Depuis 2013, les prix évoluent au ralenti : la part de l’augmentation de salaire qui répercute cette hausse est mécaniquement réduite.

Directeur général d’Expectra, Didier Gaillard conclut : « Les salaires des cadres ne devraient retrouver vigueur et dynamisme qu’à la faveur d’un retour de la croissance« .

Mention spéciale aux cadres de la filière RH & Juridique, qui avaient connu la plus faible revalorisation entre 2012 et 2013 (+0,2%)… et qui enregistrent cette année une hausse salariale moyenne de 1,51%. Les réformes nées de la signature – le 11 janvier 2013 – de l’accord national interprofessionnel sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi n’y sont pas étrangères.

Plus globalement, les employeurs portent une attention forte au pilotage et à l’animation de leurs relations sociales dans un environnement marqué par de nouvelles réglementations. Dans la filière, c’est le responsable RH qui bénéficie de la plus importante revalorisation salariale : +2,7%, pour une rémunération médiane de 47 680 euros.

Le Commercial & Marketing enregistre la deuxième meilleure performance : +1,29% pour les salaires de cadres (contre +0,4% en 2013). Dans le contexte actuel, les entreprises ont tendance à préserver leurs forces commerciales pour intensifier leurs efforts sur les produits et services qu’elles proposent déjà. Côté marketing, on aborde la révolution du big data et de l’exploitation des données. C’est le chef de produit qui bénéficie de la plus forte hausse de rémunération : +5,6%, à 41 370 euros de salaire médian.

La dynamique est également positive dans le secteur « Ingénierie & Industries » : +0,89% d’augmentation de salaire cette année, contre 0,4% en 2013. Une revalorisation liée à une volonté de baisser les coûts de production sans pour autant sacrifier la qualité. Pour améliorer leur compétitivité, les entreprises travaillent tout particulièrement sur la chaîne d’approvisionnement… et recherchent des ingénieurs méthodes, dont la fiche de paie a été revalorisée de 3,8% en un an (38 810 euros de salaire médian).

Situation comparable dans la filière Comptabilité & Finances, avec une hausse moyenne de 0,82% des rémunérations (+0,6% en 2013). L’activité des entreprises s’oriente de plus en plus vers des marchés dynamiques hors de la zone euro avec, en parallèle, un renforcement du suivi et du contrôle des flux de trésorerie.

* 8350 entreprises (dont 35% basées en Ile-de-France) sont représentées dans cette étude basée sur les salaires réels extraits de 68 800 fiches de paie (60 fonctions cadres et 57 fonctions ETAM) sur l’ensemble des postes pourvus par Expectra sur des profils allant de Bac + 2 à Bac + 5, en CDI, CDD ou intérim.

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