Ericsson met la pédale douce sur Bluetooth

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Ericsson suspend pour l’instant la promotion de ses « bornes locales d’information Bluetooth » en Europe, préférant « concentrer ses efforts » sur le marché japonais. L’arrivée de la miraculeuse « Dent bleue » se fait effectivement attendre.

« Cette édition sera la dernière que vous recevrez de notre part pour un certain temps », prévient la division Business innovation d’Ericsson dans sa lettre d’information électronique sur le BLIP (Bluetooth local infotainment point), sa « borne locale d’information et de divertissement Bluetooth ». Plus un concept qu’autre chose, le BLIP a pour ambition de permettre un accès Bluetooth principalement dans les lieux publics. Un exemple fréquemment évoqué est celui des abribus : le jeune cadre dynamique pourrait tranquillement dégainer son PDA équipé Bluetooth pour surfer sur le Net en attendant à l’arrêt. L’idée est séduisante, mais les terminaux équipés sont loin d’être légion. Pour caricaturer : ça n’intéresse personne. En Europe tout du moins et, du coup, Ericsson indique qu’il va « concentrer ses efforts sur le marché japonais ». Le message est posté sur la page de son site consacré au BLIP. Toutes les autres informations relatives à ce point d’accès Bluetooth ont d’ailleurs subrepticement disparu.

C’est à croire qu’Ericsson lit attentivement les études de Frost et Sullivan, le cabinet de consulting en marketing a en effet publié début novembre un rapport sur Bluetooth qui souligne « les débuts des terminaux grand public complètement compatibles avec les spécifications 1.1 ». Prudent, le rapport note que ces terminaux n’arriveront sur les étagères qu’à la fin de l’année, « bien que certains aspects comme les interférences, l’interopérabilité et la sécurité, demeurent des défis ». L’un des auteurs de l’étude affirme que « le raz-de-marée de terminaux compatibles Bluetooth n’a pas encore déferlé, mais il semble inévitable ». Le cabinet admet d’ailleurs que ses premières prévisions surestimaient la rapidité de leur arrivée sur le marché. Quant à la place de l’Europe, Frost et Sullivan la juge « dépassée par l’Amérique du Nord tandis que l’Asie progresse rapidement ». La prudence d’Ericsson n’est pas un hasard. Et les autres constructeurs ne sont pas tellement plus motivés. Ici et là commencent à poindre les annonces pour des modules Bluetooth destinés aux Palm, à l’iPaq ou à certains téléphones mobiles. Un marché réellement frileux.