Everbee propose une clé USB pour leurrer votre PC et les spywares qu’il héberge

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La société française commercialise des clés USB et des disques durs, munis de processeurs embarqués, censés garantir une sécurité maximale.

L’application se présente sous la forme d’une clé USB ou d’un disque dur externe, dont l’accès est sécurisé par une authentification biométrique. Une fois connecté à un ordinateur portable fonctionnant sous Windows Vista ou Windows XP, cette clé (ou ce disque dur) pest censé assurer à l’utilisateur de travailler en totale sécurité.

Par quel tour de force y arrive-t-on ? Le processeur embarqué sur la clé (ou le disque) crypte tous les échanges d’information vers l’extérieur et transforme le PC en « zombie » ; celui ne s’aperçoit même pas qu’un périphérique lui est relié. Conséquence, les spywares et autre malwares éventuellement installés sur l’ordinateur ne présentent plus aucun danger.

La description de ces « bureaux mobiles intelligents et sécurisés », mis au point par Everbee, une société de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) est alléchante. Le groupe Total en a même commandé 3500 exemplaires, livrables d’ici à juin 2008, pour ses collaborateurs qui travaillent dans l’exploration ou la production. « Pour l’exploration de nouveaux gisements, les pétroliers sont souvent obligés de se syndiquer avec des concurrents : tout le monde travaille ensemble, mais a aussi envie de protéger ses informations », explique Philippe Rechsteiner, président d’Everbee depuis octobre 2007.

Intégrer les fonctionnalités de sécurisation dans un processeur externe

La société a été fondée en septembre 2001 par Jean-Luc Stehlé, professeur de mathématiques à Centrale Paris, spécialiste des algorithmes complexes. Aujourd’hui à la retraite, Jean-Luc Stehlé est à l’origine de la plus grande partie des 32 brevets déposés par Everbee. Sa principale innovation a été d’intégrer dans un processeur externe toutes les fonctionnalités de sécurisation d’un ordinateur.

Après plusieurs d’année de tâtonnement stratégique, l’entreprise semble avoir trouvé son positionnement avec les systèmes embarqués destinés à la sécurité. Elle est aujourd’hui détenue à 20% par Philippe Rechsteiner et à 80% par Windhurst Participations, une société d’investissements à capitaux familiaux, dirigée par François-Denis Poitrinal, un ancien avocat spécialiste des LBO (leverage buy-out, financement d’acquisition par emprunt).

Le portefeuille de Windhurst Participations est assez hétéroclite : à côté d’Everbee, on trouve ParisVision (société parisienne spécialiste des visites touristiques), Forget Formation (permis de conduire pour conducteurs de poids lourds ou d’engins spécialisés) et SERI (Salon Européen de la Recherche et du Développement).

Cibler les travailleurs nomades des grandes entreprises

Pour Everbee, Philippe Rechsteiner estime son marché potentiel à deux millions de collaborateurs mobiles au minimum. « C’est le nombre de salariés de grandes entreprises amenés à se déplacer ailleurs que dans leur cadre de travail habituel », précise-t-il. Il s’est fixé comme objectif pour 2008 de vendre
8000 pièces à trois clients et pour 2009, 20 000 pièces à huit clients.

Les tarifs vont de 99 euros HT pour une clé USB de 2 Go (les applications sont alors stockées sur un serveur externe) commandée en gros volumes, à 299 euros HT pour un disque dur de 500 Go (comprenant, cette fois, les applications), commandé également en gros volumes.

Pour l’instant, Philippe Rechsteiner ne se voit qu’un concurrent : Globull (de Bull). Sagem et Sandisk sortiront peut-être des produits similaires fin 2008 ou en 2009.