Facebook a 12 ans : l’édifice peut-il encore s’écrouler ?

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Quatrième capitalisation boursière au monde, Facebook est-il devenu, en 12 ans, un colosse… sans pieds d’argile ?

Facebook, 12 ans et toutes ses dents ?

Au regard du chemin parcouru, on peut légitimement se demander si le réseau social, dont c’est l’anniversaire ce 4 février, est désormais « too big to fail » (littéralement, « trop gros pour échouer »).

On aurait tendance à répondre par l’affirmative en étudiant la capitalisation boursière de la société : 324 milliards de dollars, c’est autant qu’Exxon Mobil… et la 4e place au classement mondial, derrière Apple (543 milliards), Google (517 milliards) et Microsoft (418 milliards), mais devant Berkshire Hathaway (313 milliards pour le conglomérat d’investissement dirigé par Warren Buffett).

Surtout, la dynamique de croissance est toujours présente, à l’heure où Facebook accélère sa diversification au-delà du modèle du réseau social.

Les résultats 2015, publiés la semaine passée, l’illustrent : l’audience continue de grandir (890 millions de membres actifs au jour le jour, dont 745 millions sur mobile), tout comme le chiffre d’affaires (+ 58 %, à 12,4 milliards de dollars, pour un résultat net qui frôle les 3 milliards).

Le modèle économique reste essentiellement basé sur la publicité. Mais Facebook disposer d’une galaxie de services dont la monétisation peut être améliorée : WhatsApp (900 millions d’utilisateurs), Messenger (800 millions) et Instagram (400 millions).

On a pu percevoir, avec Messenger, cette volonté de construire un « hub numérique » voué à centraliser l’expérience des internautes. L’intégration d’Uber pour réserver des trajets en VTC en est l’exemple. On parle aussi d’une ouverture à l’achat de billets d’avion, aux prestations de relation clientèle, etc.

Pour tester la fidélité des utilisateurs et déterminer dans quelle mesure il était possible de réduire sa dépendance vis-à-vis d’autres services, Facebook aurait volontairement inséré, pendant une semaine fin 2015, des bugs et des dysfonctionnements dans son application Android. L’idée étant de voir combien de membres feraient l’effort de se reporter sur la version Web mobile.

La société Internet de Mark Zuckerberg se structure aussi pour proposer des services BtoB. 50 millions d’entreprises disposent d’une page, dont 1 million de TPE/PME en France.

Toujours dans l’Hexagone, Facebook at Work commence à prendre racine auprès des grands comptes, avec Lagardère Active et Club Med en tête de liste. Facebook s’est aussi associé à la CGPME pour pousser des offres d’emplois.

Des rêves et des barrières

À l’échelle de la planète, Facebook porte une initiative qui vise à élargir la couverture Internet. Plus de 20 millions de personnes auraient été connectées dans ce cadre, l’extension se faisant par plaques continentales, au Ghana, en Inde, en Tanzanie ou encore aux Philippines.

Mark Zuckerberg a un autre dada : la réalité virtuelle. L’offensive commerciale auprès du grand public va débuter cette année avec le casque Oculus Rift.

Le CEO de Facebook se projette déjà à l’horizon 2025 pour évoquer le concept de téléportation. Pas au sens de transporter de la matière, mais de s’affranchir de la notion d’espace et de séparation géographique pour « être là où on veut, au moment où on veut ».

Il faudra également surveiller les avancées dans l’intelligence artificielle. Les travaux en la matière avaient véritablement pris leur envol en 2013. Depuis lors, plusieurs structures ont vu le jour, dont l’une ouverte en juin dernier à Paris.

Restent de nombreux points délicats à gérer. Par exemple ce recours collectif d’actionnaires qui avaient souscrit à l’IPO de mai 2012 et qui reprochent à Facebook d’avoir mal communiqué, avant l’opération, sur les risques du virage vers le mobile.

Facebook est aussi scruté pour ses pratiques de suivi des internautes, y compris ceux qui n’ont pas de compte. En Europe, les tirs croisés ont mené à l’invalidation du Safe Harbor, ce cadre légal qui était censé assurer le transfert sécurisé, vers les États-Unis, de données collectées dans l’UE.

Sur le volet technique, l’abandon de la technologie Flash est délicat. Banni pour les vidéos (le lecteur HTML5 est privilégié), le plugin d’Adobe reste d’actualité pour les jeux. La bascule est très progressive, OS par OS, navigateur par navigateur… et version par version.

On relèvera aussi ces anicroches avec la justice en Inde autour du service gratuit d’accès à Internet « Free Basics », suspendu pour non-respect des principes de neutralité du Net (il ne permet effectivement d’accéder qu’à certains contenus sélectionnés par Facebook).

Crédit photo : Angela Waye – Shutterstock.com

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