Fibre optique : vision divergente entre opérateurs, Fleur Pellerin calme le jeu

Régulations

Comment déployer la fibre en France ? Contrairement à Orange, SFR et Bouygues Telecom accepte l’idée d’une agence nationale de coordination. Le gouvernement n’a pas tranché, selon la ministre de l’Economie numérique.

La manière de déployer la fibre optique en France suscite des frictions entre le gouvernement et les opérateurs télécoms.

Un plan national très haut débit devrait être dévoilé d’ici la fin de l’année.

Dans ce cadre de discussion, on assiste à une passe d’arme entre Fleur Pellerin et SFR.

La ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, compte s’assurer que les engagements pris par la filiale télécoms du groupe Vivendi seront bien respectés dans le cadre du déploiement du très haut débit associé au Programme des Investissements d’Avenir.

Le 4 octobre prochain, Fleur Pellerin rencontrera Jean-Yves Charlier, Directeur général des activités télécoms du groupe Vivendi, pour qu’il « confirme les engagements de son groupe ».

C’est l’occasion également pour la ministre en charge de l’Economie numérique de démentir l’information selon laquelle le gouvernement serait favorable à la mise en place d’un opérateur mutualisé unique pour superviser le déploiement de la fibre sur l’ensemble du territoire.

Un sujet qui reste toujours au stade de la réflexion, selon Fleur Pellerin.

Dans une interview accordée au Figaro (25 septembre), Stéphane Roussel, P-DG de SFR en charge de réviser la stratégie, affirmait que son groupe « allait mettre les bouchées doubles » en matière de très haut débit.

« Nous militons en faveur d’une structure ‘France Fibre’ commune à tous les opérateurs. Les ministres y sont tous favorables, mais rien n’avance. Car c’est Orange qui a le plus à perdre », a-t-il déclaré.

Effectivement, SFR et Bouygues Telecom semblent plutôt favorable à propos du projet d’une agence France Fibre coordinatrice des efforts de déploiement.

Mais Orange fait clairement de la résistance.

« Je sais que ressurgissent des idées de véhicule national permettant de nationaliser des investissements à perte », a déclaré Pierre Louette, Directeur général adjoint du groupe Orange (opérateur historique) qui prône plutôt une « complémentarité entre initiative privée et publique ».

« J’y vois surtout des écrans de fumée. Personne ne le souhaite car ce serait la garantie absolue de l’échec et du ralentissement supplémentaire. »

Lors de son intervention à ce même colloque ARCEP sur les « Territoires numériques », Fleur Pellerin a rappelé que la couverture de la France en très haut débit devait « constituer une priorité » à concrétiser en dix ans.

En précisant que le déploiement se fera « dans la justice » (« tous nos concitoyens, où qu’ils soient en France, y auront accès ») et que l’Etat devait endosser un « véritable rôle de planificateur, de chef d’orchestre des déploiements ».

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