Final Cut Pro remporte un Emmy Award

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Pour la deuxième année consécutive, Apple décroche un Emmy pour l’une de ses technologies ou l’un de ses produits. Cette année, c’est Final Cut Pro qui est récompensé pour son apport à la profession dans le domaine du montage. Final Cut Pro est une solution rachetée par Apple à Macromedia en 1998. Depuis, la Pomme s’est taillé la part du lion sur le marché des solutions de montage numérique. En 2002, Apple poursuit son effort pour dominer ce secteur.

Ce jeudi 22 août 2002, Apple s’est vue récompensée d’un Emmy Award en ingénierie pour l’impact de Final Cut Pro sur l’industrie de la télévision par l’Académie des Arts et Sciences de Télévision américaine. Il s’agit de son deuxième Emmy Award après celui déjà décerné l’année dernière pour l’apport de FireWire à l’industrie (voir édition du 23 août 2001). Avec Final Cut Pro, l’Académie souligne en fait l’importance prise par les technologies numériques dans le domaine de l’audiovisuel. La solution d’Apple ne sort toutefois pas directement de ses laboratoires : Final Cut Pro n’est autre qu’un investissement réalisé en mai 1998, par rachat du logiciel à Macromedia, dans le but d’imposer QuickTime comme standard de l’édition vidéo. Le lancement de la version siglée Apple n’était intervenu que près d’une année plus tard, en avril 1999. Depuis, le logiciel a fait son petit bonhomme de chemin. L’objectif initial d’Apple était de décrocher les marchés de la production vidéo pour la télévision, les agences de publicité, les sociétés spécialisées dans le graphisme, mais aussi le marché de l’éducation. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tous les objectifs n’ont pas été atteints. Mais sur le segment sur lequel la solution de montage vidéo était la plus attendue, Final Cut Pro semble avoir fait de l’ombre à ses concurrents les plus sérieux. « Final Cut Pro a démocratisé l’édition vidéo professionnelle en apportant à tout un chacun les capacités de systèmes à 50 000 dollars pour 1 000 dollars », indique Steve Jobs à l’occasion de l’annonce du prix que sa firme va recevoir. Apple apparaît ainsi comme le « Leclerc de la vidéo », cassant les coûts de production de manière drastique (une solution complète est généralement accessible pour moins de 5 000 dollars). Ainsi ABC, CBS, NBC, MTV, ESPN ou CNN aux Etats-Unis ont-ils adopté la solution d’Apple.

De nombreuses télévisions américaines déjà séduites

Le cas de CNN est d’ailleurs frappant : en s’équipant d’une solution basée sur une caméra vidéo DV, d’un PowerBook et de Final Cut Pro, le réseau d’information américain a fait passer ses équipes de reportage de quatre à deux personnes dès 2001 ! La chaîne a même réalisé un reportage complet, entièrement tourné et monté avec la solution Apple, sur cette mutation. Et elle n’est pas la seule : de nombreux producteurs indépendants se sont également tournés vers Final Cut Pro pour bénéficier d’une technologie puissante à bon compte. Le progiciel, qui est basé sur Quick Time, ne semble pas avoir rempli totalement sa mission de support à la technologie vidéo d’Apple. Mais il supporte tous les formats utilisés dans le métier : DV, SD et HD. Surtout, il s’est amélioré au fil du temps, prenant appui sur la puissance de calcul du moteur vectoriel intégré sur les processeurs G4 de Motorola (voir édition du 5 décembre 2001).

Une récompense qui marque surtout un point de départ

L’effort d’Apple pour faire basculer Hollywood et l’industrie de la télévision numérique dans son camp ne devrait pas s’arrêter là : la firme a réalisé en début d’année l’acquisition de quelques applications et de quelques technologies qui ne laissent pas de doute. Celles-ci sont destinées à être proposées à la profession dès qu’Apple les considèrera prêtes à être introduites sur le marché dans leur nouvelle version. Au-delà, ces logiciels professionnels, très gourmands en ressources, laissent supposer qu’Apple n’entend pas se cantonner à ses actuelles stations de travail, mais compte bien introduire un jour des machines capables de rivaliser avec celles de SGI et Sun, qui fournissent en partie le marché des stations pour le cinéma. L’Emmy décerné à Apple, s’il souligne l’importance de Final Cut Pro pour le secteur, pointe également du doigt la nécessaire excellence que Cupertino se doit d’atteindre dans ce domaine. Ses efforts récompensés sont donc aussi une invitation à poursuivre dans cette voie.