Fleur Pellerin vient à la rescousse d’AppGratis

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La ministre de l’Economie numérique intervient dans l’affaire AppGratis banni de l’App Store. Elle pointe du doigt la « dépendance économique », le manque de « loyauté commerciale » et les risques pour « la liberté des consommateurs ». Elle veut mobiliser les services de Bercy mais aussi Bruxelles.

Fleur Pellerin s’implique dans l’affaire AppGratis.

Jeudi en fin de matinée, lors d’une visite de dernière minute dans les locaux parisiens de la start-up éditrice d’une application de bons plans « apps premium », la ministre de l’Economie numérique est venue apporter son soutien au fondateur Simon Dawlat.

AppGratis aurait été expulsé de l’App Store pour ne pas avoir respecté les conditions générales d’utilisation érigées par Apple.

Une décision présentée comme expéditive qui a dérouté l’équipe de Simon Dawat prise au dépourvu.

Et ce, sans avoir vraiment de possibilités de recours d’Apple. La firme de Cupertino se « mure dans un silence complet » depuis que l’affaire a éclaté.

Fleur Pellerin dénonce cette « dépendance économique » des start-up vis-à-vis d’Apple et plus globalement des écosystèmes.

« On peut considérer que de telles pratiques sont incompatibles avec le principe de neutralité de l’Internet même si on s’éloigne un peu de la définition originale de la neutralité. »

« La question qui se pose, c’est celle de la liberté de choix laissée au consommateur », déclare la ministre de l’Economie numérique.

« Pouvoir utiliser l’application de son choix quel que soit le système d’exploitation, cela relève de la liberté de communiquer et de consommer. »

Elle enchaîne sur la dimension économique : ce type de « décision unilatérale » de la part d’Apple constitue un « frein à l’innovation, » surtout pour un marché comme la France, « deuxième producteur d’applications derrière les Américains ».

Ce n’est pas la première fois que cela arrive : récemment, l’application mobile de bande dessinée Izneo, développée par une autre start-up française, avait l’objet d’une « censure » par Apple.

« Je crois qu’il y a ici une question de loyauté dans les relations commerciales. »

Elle poursuit : « Je souhaite que les services de Bercy puissent examiner les moyens de défendre les intérêts des entreprises françaises qui sont pénalisées par de telles situations. »

Malgré « ces comportements abusifs à répétition », Mais Fleur Pellerin veut d’abord laisser AppGratis trouver les moyens de « renouer le dialogue et une discussion commerciale et technique » avec les équipes d’Apple en charge de l’App Store.

« C’est une question de responsabilité sociale et environnementale », précise Fleur Pellerin, qui mentionne au passage les questions de fiscalité numérique qui touchent aussi les géants du Net.

La ministre de l’Economie numérique veut « saisir la Commission européenne et les Etats membres de l’UE sur ces questions-là.
Car « Toute l’économie des écosystèmes est en jeu ».

De son côté, en prenant la parole, Simon Dawlat  n’évoque pas de recours judiciaire en l’état actuel et cherche plutôt à trouver une conciliation avec Apple.

Mais le coup est dur : l’éviction de la société éditrice d’Appgratis (45 collaborateurs) pourrait constituer un manque à gagner significatif.

Au point de diviser par deux le chiffre d’affaires prévu en 2013 (correctif : 22 millions d’euros escomptés avant le coup de frein sur l’App Store et non 50 millions d’euros comme précédemment indiqué).

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