François Hollande : les priorités et les chantiers du numérique à gérer

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Comment la « transformation numérique » sera traitée sous la présidence de François Hollande ? Récapitulatif des enjeux et perspectives IT sur la foi du programme et des déclarations du PS.

Les grands thèmes du « candidat devenu président » Hollande ancrés dans le numérique

Dans une interview diffusée le 20 avril sur ITespresso.fr juste avant le premier tour, Fleur Pellerin a répercuté la profession de foi de François Hollande sur le numérique qui « se situe au carrefour des priorités pour la France » et qui sera « une des clés de la sortie de crise ».

Une dimension imprégnée dans les grands thèmes du candidat devenu Président : la jeunesse « qui devra maîtriser les outils numériques pour façonner la société de demain », « une politique ambitieuse de ré-industrialisation au sein de laquelle le numérique jouera un rôle déterminant », l’égalité et la justice (« il sera impératif de combler les graves fractures numériques »).

Les grandes lignes sont fixées :
– « grand plan pour le numérique dans la formation« ;
– « généralisation de l’option numérique au baccalauréat dans toutes les séries générales et technologiques »;
– « très haut débit pour tous en dix ans » (en précisant qu’il « faudra aussi mettre fin à cette opposition stérile que la droite a entretenu entre opérateurs privés et collectivités locales »);
– « politique industrielle et fiscalité incitant à l’investissement et l’innovation« ;
– « acte II de l’exception culturelle pour favoriser l’accès aux œuvres culturelles en ligne » (qui devrait marquer la fin de la Hadopi);
– « habeas corpus numérique » (censé garantir les droits et les libertés de chacun à l’ère numérique);
– « retour à la justice fiscale vis-à-vis des géants de l’Internet »…

En termes d’impulsion donné au secteur numérique, le bilan de Nicolas Sarkozy est jugé avec sévérité : « le plafond de verre qui bloque la croissance des PME, la carence des capacités d’investissement en capital, le décrochage de la R&D industrielle, l’échec du Grand emprunt à structurer une industrie du financement de l’innovation. »

François Hollande prévoit une banque publique d’investissement (notamment pour les PME innovantes), développement de fonds régionaux, création d’un livret d’épargne industrie dont le produit sera dédié au financement des PME et des entreprises innovantes.

Dans son programme, il est également évoqué une refonte de la fiscalité en faveur de l’investissement et de l’innovation (le cas de Marc Simoncini qui dénonce un « ISF idiot » sera-t-il entendu ?), une extension du domaine d’applicabilité du crédit d’impôts recherche…

La dimension open data fera l’objet d’une attention particulière.
« [La mission gouvernementale] Etalab s’est développée sans aucune concertation avec les collectivités locales, qui ont pourtant été pionnières en la matière et acquis une longue expérience qu’il est dommage de ne pas chercher à partager (…) Il faudra remonter d’un cran le niveau d’ambition si l’on veut réellement que la politique d’open data devienne un enjeu démocratique et économique. ».

Le nouveau Président de la République est également attendu sur les questions de la formation, des métiers et de l’emploi dans le secteur numérique.
Un grand plan est annoncé dans ce sens. Au nom de l’urgence de former des jeunes « de qualifications intermédiaires dans des secteurs tels que la programmation, l’administration de réseau, la numérisation ou encore la gestion de communautés ».

Selon Silicon.fr, on attend également la mise en oeuvre d’une véritable stratégie technologique pour l’État : « maîtrise des systèmes d’information en maintenant de fortes compétences internes »,  « l’agilité plutôt que la logique de grands projets cloisonnés et coûteux », « la mutualisation des ressources », « l’interopérabilité à travers les logiciels libres et les standards ouverts ».

Renaissance Numérique veut un vrai ministère du numérique
Le cercle de réflexion Renaissance Numérique espère que « l’alternance consacrera une réelle intégration du numérique dans la stratégie gouvernementale, notamment avec la nomination d’un ou une ministre du Numérique ». Il demande la création « d’un ministère à part entière dédié à l’économie, à la société et à l’éducation numériques et directement rattaché au Premier Ministre ». Objectif : regrouper l’ensemble des compétences « numériques » hier disséminées en particulier à l’industrie, à la culture ou à l’éducation. Le think tank « invite l’ensemble des acteurs du numérique à se réunir début juillet pour apporter des réponses concrètes de sortie de crise et développer la croissance ».

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