French Tech : comment New York devient un hub pour les start-up

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La 2ème session de la French Touch Conference à NY s’est achevée entre annonces start-up et suivi de l’élan French Tech. Sans oublier le business.

La French Tech a eu du flair de se déplacer à New York cette semaine.

Pour trois raisons raisons, entre la guerre des taxis vs Uber, la polémique sur un éventuel départ d’Axelle Lemaire de ses fonctions de secrétaire d’Etat au numérique à la demande de son ministre de tutelle Emmanuel Macron et le vote définitif de la loi sur le renseignement qui laisse un goût amer, l’air était vicié à Paris.

Sous la houlette de Gaël Duval (JeChange.fr) et le sponsoring d’Axa, la deuxième édition de la French Touch Conference de New York (500 participants sur 610 inscrits) a donné une bouffée d’air frais.

Les acteurs high-tech du paysage français ont multiplié des annonces à distance.

Pêle-mêle, Devialet part conquérir le marché USA. Fort d’une levée de fonds de 25 millions d’euros, le spécialiste des technologies du son haute définition va ouvrir une boutique à Soho. Ce qui lui permettra de mettre en avant son produit phare : le Phanton (ampli et enceinte haut de gamme, fabriqué en France).

Lengow a également le vent en poupe sur fond de transformation de son business : sa solution SaaS visant à intégrer des catalogues produits d’un site marchand sur les marketplaces et les shopbots (gestion des flux de 3600 marchands à travers 1800 canaux de diffusion) évolue en plateforme e-commerce globale.

De son côté, Scality – 500 millions d’utilisateurs dans le monde, avec des clients comme Dailymotion, Phoenix ou Deluxe onDemande – a affiché sa volonté de toucher les grandes entreprises avec son logiciel d’infrastructure de stockage des données.

Jérôme Lecat, co-fondateur de la société d’édition software basée entre Paris et San Francisco, l’assure sur FrenchWeb : « La France est un paradis fiscal », à l’instar de Xavier Niel.

De son côté, Placemeter du nom d’une startup qui indexe l’activité humaine dans le monde physique à l’aide de flux vidéos et de reconnaissance d’images a présenté son expertise visant à « quantifier les mouvements dans les villes à grande échelle ».

Ce qui pourrait aboutir à des applications innovantes associées à l’organisation de manifestation, la surveillance des foules ou la gestion de la clientèle en points de vente.

En septembre 2014, la jeune pousse a levé 6 millions de dollars auprès de New Enterprise Associates (NEA), Qualcomm Ventures et Collaborative Fund.

Installée à New York, Insensi, la start-up d’Ilan Abehassara (ex-Producteev), a dévoilé son terminal Ily pour les communications à domicile à partager avec tous les membres de la famille.

Autre annonce connexe : Jean-David Chamboredon, un des piliers du fonds d’Isai Partners (« le fonds des Net-entrepreneurs » basé à Paris), va ouvrir un bureau à New York.

Tandis qu’Euratechnologies, le pôle incubateur de start-up de Lille, va lancer une déclinaison à New York (Ignyte).

De son côté, OVH, le fournisseur de servies Internet pour les entreprises, cherche toujours les moyens d’investir le marché américain après avoir posé ses valises au Canada.

Selon son CEO Laurent Allard, un centre de données ouvrira ses portes aux Etats-Unis l’an prochain.

French Tech : liens resserrés avec New York

Lors de La French Touch Conference de NY, deux membres du gouvernement ont suivi la délégation de start-up françaises en éludant les ragots parisiens.

emmanuel-macron-axelle-lemaireEmmanuel Macron, ministre de l’Economie, et Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du Numérique, ont saisi l’occasion pour annoncer la labellisation de quatre métropoles françaises sous l’étendard French Tech  4 nouvelles Métropoles : Brest Tech plus (Brest, Morlaix, Quimper et Lannion), Normandy French Tech (Rouen, Caen et Le Havre),  Lor’NTech (Metz, Nancy, Thionville et Epinal) et French Tech Côte d’Azur (Nice, Cannes, Grasse et Sophia-Antipolis).

En novembre 2014, neuf métropoles avaient reçu cet estampille dans la première vague.

On arrive à un total de 13 labels décernés et d’un bonus : des initiatives thématiques ont été distinguées dans un lot de labels thématiques French Tech « à titre pilote » (Alsace pour les MedTech, Avignon les CultureTech, Saint-Etienne le DesignTech et Angers les IoT-Tech).

Autre suivi de dossier : Axelle Lemaire a également redonné un élan au French Tech Ticket. Cette initiative, visant à faciliter l’implantation en France des start-up et entrepreneurs étrangers, deviendra plus concrète début 2016 : les 50 premiers lauréats seront sélectionnés pour une installation à Paris. 100 entrepreneurs sont attendus l’an prochain.

Outre Paris, le dispositif sera étendu aux autres Métropoles French Tech.

Sur le volet French Tech Hub, New York devient un hub pour faciliter l’arrivée des start-up françaises qui ont envie d’investir le marché américain.

Et, pour mesurer l’influence de New York (baptisée la « Silicon Alley » pour suivre les traces de la Silicon Valley californienne de la Côte Est) dans l’écosystème IT américain, piochons dans la tribune de Gaëlle Ottan (fondatrice de Myexperteam, service collaboratif de conseils entre entrepreneurs) diffusée à la presse : « Près de 4,5 milliard de dollars ont été levés à New York en 2014, soit une croissance de +500% par rapport à 2009. Les levées sont donc plus conséquentes (mais pas toujours plus faciles !) et sont rarement en dessous du million. »

Tout en poursuivant : « New York intensifie sa mutation start-up et compte près de 6600 start-up, 75 incubateurs, 55 espaces de co-working, et recense près de 800 évènements par an ! »

Selon la communication officielle de l’événement French Touch Conference, cette session an II a permis de rencontrer des fonds d’investissement (Lerer Hippeau Ventures, Bessemer Venture Partners, Lead Edge Capital, Brooklyn Bridge Ventures, Insight Venture Partners…) et des entrepreneurs comme David Rose (Gust and Business Angel), James Brooks (Glassview), Alex Iskold et Jenny Fielding (Techstars) ou encore Scott Heiferman (Meetup).

Gaël Duval, grand ordonnateur de cette manifestation « French start-up in New York », affiche une certaine satisfaction. Le concept French Touch sera décliné en Israël : rendez-vous à Tel Aviv les 25 et 26 novembre prochains.

 

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