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Galileo : l’Europe reprend la main sur la navigation par satellite

Il a fallu du temps pour que Galileo prenne ses marques. Mais une étape importante vient d’être franchie : l’exploitation du système européen de navigation par satellite vient de démarrer.

Actuellement composée de 18 satellites en orbite, la constellation Galileo devrait en disposer de 30 d’ici à 2020. Echéance à laquelle le dispositif a vocation à se montrer pleinement opérationnel pour « une qualité optimale ».

Fruit d’une collaboration entre la Commission européenne, l’Agence du GNSS européen (GSA) pour gérer le système de gestion de navigation par satellite et l’Agence spatiale européenne (ESA), le projet avait démarré en 2005 et on imaginait un début d’exploitation dès 2008.

Mais de multiples tergiversations en termes de gouvernance du projet, de développements technologiques (qui fait quoi pour concevoir ce projet ?) et de budget (qui finance quoi ?) a fortement ralenti le process en production. Ce qui a abouti à un certain retard de déploiement des satellites dans l’espace et de l’infrastructure de supervision au sol.

Le démarrage opérationnel de Galileo est donc perçu comme une avancée stratégique: le système proposera des gammes de services sophistiqués de géolocalisation (positionnement, navigation, synchronisation, imagerie terrestre) et bien plus avec un écosystème industriel qui fonctionnera autour pour développer des services dans des secteurs comme les véhicules autonomes, l’Internet des objets ou les services urbains intelligents.

Ainsi, depuis septembre, on trouve sur le marché un premier smartphone Galileo, produit par la société espagnole BQ.

Galileo est « pleinement interopérable avec le GPS [américain] », précise le communiqué d’inauguration officielle de la Commission européenne.

Le projet peut être perçu sous le prisme de la souveraineté européenne en termes de maîtrise technologique face à ses dispositifs de système de navigation développés par la Chine (Beidou) ou la Russie (Glonass). Aux Etats-Unis, une nouvelle génération du système GPS est en cours de gestation.

Les fabricants de composants jouent également le jeu : 17 firmes produisent des puces compatibles Galileo dont Broadcom, Mediatek, STM, Intel, Qualcomm et uBlox.

Exploitation multi-sectorielle

Avec l’inauguration opérationnelle de Galileo, une première vague de services – gratuits mais toujours en liaison avec le GPS pour compléter et affiner la couverture – est dévoilée comme l’appui aux opérations d’urgence pour recherche et de sauvetage en mer ou en montahe (SAR – Search and Rescue).

Un service grand public gratuit de positionnement est ouvert en attendant eCall (système d’intervention d’urgence qui sera déployé à partir de mars 2018 dans tous les nouveaux modèles de véhicules vendus en Europe).

Galileo a vocation à perfectionner la synchronisation pour les infrastructures critiques (banques, finance, télécoms, énergie…) et à servir de pivot pour renforcés des services publics (protection civile, aide humanitaire, douanes, force de police…).

Des fonctions de chiffrement renforcé sont mises à disposition des Etats en cas de situation de crise à gérer (comme une attaque terroriste) mais on ne parle pas de cette constellation satellite comme d’un canal supplémentaire d’écoute électronique.

Mais cette constellation Galileo de satellites a vocation à s’épanouir au nom de la société civile. Mais, si les forces armées disposent de leurs propres équipements satellite, les Etats membres peuvent décider d’un potentiel usage militaire.

Selon Les Echos, la facture globale de Galileo au niveau européen sera de 13 milliards d’euros, dont 2,4 milliards d’euros pour la contribution de la France.

(Crédit photo Commission européenne : inauguration Galileo : Maroš Šefčovič, Vice-Président en charge de l’Energie, et Elżbieta Bieńkowska, en charge des volets industrie et PME pour le marché commun)

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