Green IT: Sun constate « un manque flagrant de prise de conscience en France »

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Sun met en avant une nouvelle offre de conseil en « green IT ». L’informatique génère selon lui deux fois plus d’émissions de CO2 que l’aéronautique.

Cette année, pour être dans le vent, tout groupe informatique qui se respecte doit définir son action en matière de « Green IT » ou d’informatique verte, pour les défenseurs de la langue française. Après Dell en début d’année, IBM communiquait hier sur l’installation d’un centre d’hébergement « écolo » pour le groupe pharmaceutique indonésien Kalbe. Sun vient pour sa part de convier la presse à une présentation sur le « Green IT ». Sa conception en la matière tourne autour de son offre de serveurs, de logiciels et de services associés.

Pour Karim Bahloul, un consultant du cabinet IDC, l’informatique verte englobe « toutes les dispositions qui sont prises pour lutter contre l’impact de l’informatique sur l’environnement », qu’il s’agisse de matériels ou de logiciels.

Et il semble y avoir urgence. « L’informatique se sentait jusqu’ici préservé et le secteur se retrouve aujourd’hui dans l’oeil du cyclone », explique notamment Jean-Yves Pronier, directeur marketing de Sun France. Lequel insiste sur le fait qu’à un milliard de tonnes, les émissions annuelles de CO2 liées à l’industrie informatique seraient « deux fois supérieures à celles de l’industrie aéronautique commerciale ».

L’augmentation des coûts de l’énergie: levier du « Green IT »?

Le degré de prise de conscience de cette urgence serait très différent aux Etats-Unis et en France, où les « coûts d’énergie sont relativement faibles » et où 80% de l’énergie consommée par les particuliers est liée au nucléaire, selon Karim Bahloul d’IDC. Reste que « ces prix tendent aujourd’hui à augmenter », alourdissant considérablement la « facture énergétique des centres d’hébergement », tempère-t-il.

Même son de cloche chez Sun où Jean-Yves Pronier souligne lui que les entreprises sont face à trois principaux enjeux : le coût de l’énergie, la disponibilité de l’énergie et l’espace occupé par les centres d’hébergement. « Sun estime qu’il y aura dix millions de serveurs en France d’ici 2010 » [hors serveurs pour particuliers], contre 1,7 à 1,8 millions aujourd’hui. « D’ici 2015, le coût énergétique devrait dépasser le coût d’acquisition des serveurs », renchérit-il. Quant à l’écart entre la France et les Etats-Unis, il reconnaît un « manque flagrant de prise de conscience » de ce coté-ci de l’Atlantique.

Enfin, l’offre de Sun en matière de Green IT s’articule autour de trois grands axes : la consolidation, les technologies multi-coeur et la virtualisation. Des réponses produits auxquelles il convient d’ajouter une nouvelle communauté en ligne – OpenEco.org – visant à faciliter le partage de meilleures pratiques entre entreprises. Et surtout une nouvelle offre de conseil (Sun Eco Services), intégrée à la division Services. Des consultants dédiés devront ainsi offrir aux entreprises un état des lieux sur la consommation énergétique des infrastructures et une analyse sur ce qui « pourrait être fait », conclut Jean-Yves Pronier.