Grenelle des ondes : les engagements pris restent encore flous

Mobilité

Les recommandations présentées par le gouvernement vont de l’interdiction du mobile à l’école, à une réduction expérimentale du seuil d’exposition aux ondes des antennes-relais.

Le gouvernement pourrait ainsi mettre en place une « valeur cible correspondant à une exposition moyenne à atteindre dans les lieux de vie ». Cette valeur n’a pas été définie, mais elle devrait servir de repère sans pour autant se substituer aux normes actuellement en vigueur en France, à savoir entre 41 Volt par mètre et 65 V/m, en accord avec les préconisations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des associations, comme Robin des Toits, veulent réduire ce seuil d’exposition règlementaire à 0,6 V/m.

… à la charge des opérateurs mobiles

Seul problème : ces expérimentations devront être menées par les opérateurs mobiles, à l’origine de l’installation de ces antennes-relais. Une charge financière qu’ils ne seraient peut-être pas prêts à assumer. « Il semble important de réfléchir à des modalités de financement permettant de lever cette difficulté tout en maintenant la contribution financière des opérateurs », souligne le rapport. Chantal Jouanno se montre plus incisive : « L’opérateur a suffisamment de marge pour pouvoir assumer ça. [… ] Ça coûte beaucoup plus cher à l’opérateur quand il faut retirer les antennes », a-t-elle expliqué sur BFM.

L’Association française des opérateurs mobiles (Afom), de son côté, se montre plus circonspect sur cet abaissement expérimental des seuils d’exposition. Elle a réaffirmé, en fin de semaine dernière, son opposition au seuil de 0,6 V/m, car, selon elle, cette valeur « est sans fondement sanitaire, qu’il n’est et n’a été en vigueur dans aucun pays et dans aucune ville en Europe et au monde, et que des riverains d’antennes-relais se plaignent ou s’opposent, y compris lorsque le niveau d’exposition mesuré chez eux est inférieur à 0,6 V/m. »

Par ailleurs, les conclusions de ce rapport ont mécontenté les associations Priartem et Agir pour l’environnement, qui ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au Comité de suivi qui doit se substituer au Grenelle des ondes. Selon elles, les annonces faites par le gouvernement demeurent « très insuffisantes ».