Hadopi : l’offre légale reste chère et manque encore de visibilité

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La troisième édition du baromètre de la Hadopi sur les usages des internautes français conclut à une hausse de la consommation illicite de biens culturels dématérialisés, liée au manque de visibilité et à la cherté de l’offre légale.

Synthèse d’une étude menée du 18 avril au 2 mai derniers auprès de 1502 internautes de 15 ans et plus, la troisième occurrence du Baromètre de la Hadopi sur les perceptions et pratiques des Français en matière de biens culturels dématérialisés dénote une hausse des usages illicites.

L’organisme de lutte antipiratage évoque le manque de visibilité de l’offre légale, non sans reconnaître que les prix restent, dans un contexte économique défavorable, un autre frein majeur à la consommation.

Adaptés aux usages du numérique, les indicateurs de mesure de la grande consommation permettent de dresser cinq profils types d’utilisateurs : les « numérivores », les « pragmatiques », les « passionnés attentifs », les « culturels légaux » et les « non consommateurs ».

29% des sondés par l’Ifop et le panel SSI entrent dans cette dernière catégorie, ayant déclaré n’avoir consommé aucun contenu numérique au cours des 12 derniers mois.

Le marché des biens culturels en ligne concerne donc désormais 71% des Français connectés au Net. C’est 4 points de plus qu’au dernier pointage réalisé en octobre 2012.

Mais les confusions sont encore nombreuses dans l’esprit de certains : 17% reconnaissent baigner à la frontière de l’illicite, quand ils n’étaient que 14% l’année passée.

En outre, la proportion de sondés qui déclarent consommer « exclusivement de façon illicite » double, à 4%.

A titre comparatif, la consommation « exclusivement licite » gagne un point, à 54%, portée par la généralisation des connexions haut débit (câble ou ADSL) et la multiplication des terminaux (smartphone, tablettes).

Qu’elle soit intégrale ou partielle, la consommation illicite concerne surtout les contenus vidéo (32% des répondants) et les séries TV (29%). A contrario, ce pourcentage chute pour les jeux vidéo (18%), les photos (13%) et les livres (13%).

Quand bien même des modèles comme le streaming donnent de l’élan à l’offre légale, le coût des biens reste le premier obstacle à leur adoption.

Ainsi, près de 90% des contenus consommés sont gratuits, le panier moyen des acheteurs ne dépassant pas 20 euros par mois.

Ceux qui s’alignent le font essentiellement pour des motifs de conformité avec la loi (46%), de respect des créateurs (40%) et de protection contre les logiciels malveillants (35%).

Catégorie majoritaire au baromètre de la Hadopi (document PDF), les « numérivores » sont plus jeunes que la moyenne et ont une utilisation d’Internet beaucoup plus fréquente.

Ils sont les plus gros consommateurs de l’échantillon, excepté pour les e-books, avec un budget autour de 20 euros par mois.

Les « pragmatiques », qui représentent 21% du panel, ont une moyenne d’âge de 43 ans. Adeptes des divertissements « basiques » (musique, vidéo), ils sont partagés entre téléchargements gratuits et payants.

Distingués par un équipement high-tech plus fourni que la moyenne et une consommation massive de photos, les « passionnés attentifs » (20%) sont les ambassadeurs des usages licites.

Même constat pour les « culturels légaux » (8%), friands de livres numériques, avec une enveloppe mensuelle de 29 euros.

L’archétype du « non consommateurs » est une femme âgée de catégorie CSP-, qui utilise peu sa connexion Internet souvent mal sécurisée.

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