Haine sur Internet : Nicolas Sarkozy apporte-t-il une bonne réponse à une vraie menace ?

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Sanctionner les personnes consultant des sites Internet qui font l’apologie du terrorisme. Ce projet prête à polémique. Pourtant, le « djihad sur la Toile » existe vraiment.

Sécurité nationale vs liberté individuelle sur le Net

Les défenseurs des libertés civiles sur Internet appellent également à la retenue.

Ils brandissent la jurisprudence constante du Conseil constitutionnel ou de la Cour européenne des droits de l’homme : toute limitation de la liberté d’expression doit être strictement encadrée.

Néanmoins, une organisation comme Reporters sans frontières tire la sonnette d’alarme.

« La proposition présidentielle fait peser des risques de dérives sur la liberté d’accès à l’information sur Internet. »

Tout en poursuivant : « La protection de la sécurité nationale est certes essentielle. Mais les moyens proposés ne sont pas les bons et font peser de sérieuses menaces sur les droits fondamentaux. »

Pourtant, il est difficile de nier la menace du « djihad sur la Toile ».

On recense 5000 sites extrémistes de ce type sur le Web, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

Ils proposent des kits pour élaborer des bombes et diffusent des messages incitant à la haine.

Les services français du renseignement (DCRI) pistent ces réseaux underground qui prônent la violence via Internet.

Déjà, en 2007, l’ex-agence française de renseignement DST expliquait lors d’une table ronde organisée par le Cercle de la Sécurité IT comment le Net était devenu « le QG d’Al-Qaida ».

Entre la lutte contre le terrorisme et le respect des libertés individuelles, le curseur risque de bouger vers un encadrement plus strict des usages de l’Internet.

 Appel à la haine : le ministère de l’Intérieur ferme une page Facebook
Par le biais de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), le ministère de l’Intérieur a ordonné la fermeture d’une « fan page » sur Facebook. Celle-ci se présentait comme un « hommage » au tueur présumé dans les affaires de Toulouse et de Montauban. Selon l’AFP, elle comportait des commentaires hostiles à la police et favorables à l’islamisme radical. Indécent : au moins 435 personnes ayant consulté ce profil ont « liké » cette publication. Autre découverte nauséabonde : un jeu en ligne, baptisé « La vengeance toulousaine », est apparu. Mission : viser le visage du « tueur à scooter » pour éviter les attentats.

Crédit illustration : ©-asrawolf-Fotolia.com

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