Haut débit : La Manche, premier département « hotzone »

Mobilité

Le haut débit touche désormais 99,6% de la population du département sur fond
de réseaux hybrides ADSL et Wi-Fi. En attendant le Wimax.

« Comme Manche Numérique s’y était engagée, le pari de la couverture totale du territoire est tenu. » Le syndicat mixte des collectivités du département de la Manche viennt d’annoncer avoir couvert la quasi totalité de son territoire en connexion Internet haut débit. Au total, 99,6 % de la population est éligible à l’accès haut débit pour une couverture de 98 % du territoire.

Dès 2000, les élus manchois s’étaient investis dans la création d’un réseau de communication haut débit public. La mise en place du projet s’est concrétisée avec la création du syndicat mixte Manche Numérique en juin 2004. Le déploiement du réseau s’est ensuite considérablement accéléré avec la création dans la foulée de la délégation de service publique (DSP) Manche Télécom en février 2006 opérée par LD Collectivité (filiale de Neuf Cegetel), Vinci Networks et Axia France. « La DSP a été le moteur de l’accélération de la mise en place du réseau », confirme Philippe Le Grand, directeur de Manche Numérique. Manche Télécom exploitera le réseau de communication de Manche Numérique sur une durée de 15 ans.

Pour parvenir à ces fins, Manche Telecom s’est appuyé sur deux technologies de communication principalement. L’ADSL, déployé à travers 115 centraux téléphoniques du département. Et le WifiMax, marque de l’équipementier Nomotech pour désigner du Wi-Fi en 802.11g (soit 54 Mbit/s) en boucle locale. Le réseau WifiMax couvre un territoire de 5 000 km2, « la plus grande hotzone du monde « , selon le communiqué. « Aujourd’hui, il y a 139 antennes qui ont des portées de 5 à 10 kilomètres dans certains cas », explique Philippe Le Grand, « la Manche, c’est relativement plat, il n’y a pas beaucoup d’obstacle. » 66 autres antennes seront implantées au cours du premier trimestre 2007 pour couvrir les cas isolés qui représentent entre 1 000 et 2 000 foyers sur 1,5 % du territoire.

Entre 30 et 40 euros pour 2 à 4 Mbit/s

Pour l’heure, le Wimax (que l’on pourrait qualifier de Wi-Fi à très haut débit et sur de plus grande distance) n’est pas envisagé.  » Il le sera en temps voulu », assure le directeur de Manche Numérique, « notre réseau est compatible et le basculement se fera très vite. Mais le Wimax manque encore de processus d’industrialisation d’où notre choix du Wi-Fi car les Manchois ont besoin du haut débit aujourd’hui, pas demain. »

Quand au CPL, le courant porteur en ligne utilisé dans les environnement résidentiels mais peu déployé en boucle locale électrique, il sera envisagé « là où l’ADSL et le Wi-Fi/Wimax ne pourra jamais arrivé ». Pour le moment, Manche Numérique a identifié quatre communes, d’environ 500 habitants chacune.

Dès le 2 janvier 2007, Médiafibre, un opérateur local créé pour l’occasion, viendra compléter les offres de West Telecom sur le réseau WifiMax. Les offres tourneront entre 30 et 40 euros par mois selon la souscription au service de téléphonie sur IP pour du 2 à 4 Mbit/s symétriques.

Neuf Cegetel devrait également s’inviter pour promouvoir son offre Twin de téléphonie hybride GSM/Wi-Fi sur plus de 400 communes de la Manche, en plus de ces offres ADSL traditionnelles. Enfin, le réseau de hotspots, notamment déployé sur zones côtières à forte valeur touristique, pourrait inciter les opérateurs à lancer des solutions d’accès Wi-Fi.