Haut débit pour tous : c’est la fête à Internet

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Bonne nouvelle à la veille de la fête de l’Internet : Christian Perret, secrétaire d’Etat à l’industrie, a confirmé devant le Sénat que l’opérateur public était sur le point de soumettre à l’Autorité de régulation des télécommunications un projet d’accès Internet haut débit utilisant la technologie ADSL.

L’Internet à haut débit pour tous arrive en France. Christian Perret, secrétaire d’Etat à l’industrie, vient de confirmer devant le Sénat que France Télécom allait proposer à l’Autorité de régulation des télécoms (ART) les tarifs d’un accès utilisant la technologie ADSL. « Nous allons enfin rentrer dans l’ère de l’internet à haut débit accessible à tous », a-t-il déclaré.

L’ADSL (Asymetric Digital Suscriber Line ou abonnement téléphonique numérique asymétrique) qui offre des débits théoriques compris entre 1,5 Mbps et 9 Mbps -soit 160 fois plus que les modems à 56 Kbps- appartient à la famille technologique xDSL. Celle-ci consiste à transformer la section terminale du réseau téléphonique oecelle qui va du central ou du répartiteur à l’abonné- en liaison numérique. Pour cela, on intercale, à chaque extrémité des fils téléphoniques, des modems spécialisés qui se chargent de la conversion et de la réception des données et des communications vocales, sans interdire à aucun moment l’usage du téléphone (voir SVM n°170 : ADSL, Comment ça marche).

L’intérêt numéro un est que le fil de cuivre téléphonique utilisé depuis les années 70 sur les installations téléphoniques classiques peut-être utilisé pour transmettre des données . L’infrastructure en place ne demande que quelques aménagements, bien moins coûteux que la mise en place d’un réseau en fibre optique par exemple.

Depuis plusieurs mois déjà, France Télécom mène des expérimentations en Bretagne où France 3 profite des hauts débits pour diffuser un bulletin d’information interactif en vidéo plein écran (voir édition du 4 février 1999). Il a également ouvert des accès au Mans et à Nice (voir édition du 8 février 1999) où les abonnés peuvent souscrire au service Wanadoo Netissimo pour 345 francs par mois. Cette offre grand public donne droit à des débits de 500 kbps dans le sens descendant et de 128 Kbps dans le sens ascendant. France Télécom devrait lancer des connexions plus rapides pour les professionnels.

L’opérateur semi-public dispose d’un véritable monopole sur la technologie ADSL car il est le seul à disposer d’un accès local partout en France. Cegetel aimerait se dit prêt à investir pour déployer son propre réseau ADSL mais il devra attendre les résultats des négociations menées sur le dégroupage. Le terme désigne la possibilité pour les opérateurs alternatifs de venir installer des équipements d’interconnexion en amont des lignes téléphoniques de France Télécom. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas accéder aux derniers kilomètres des lignes téléphoniques qui vont chez l’abonné.

Aux Etats-Unis, l’ADSL connaît actuellement un essor rapide. En Europe, l’allemand Deutsche Telekom compte en démarrer la commercialisation dès le mois d’avril.