Hollywood tatoue ses DVD pour lutter contre le piratage

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Après le CSS, l’industrie du cinéma cherche un nouveau moyen de protéger ses DVD. Les producteurs s’apprêteraient à y apposer une signature numérique qui en interdirait la copie aux graveurs traditionnels… à condition que les fabricants de graveurs jouent le jeu.

Si le DVD donne une deuxième vie à la carrière d’un film, la technologie numérique et la baisse du coût des graveurs de DVD en facilitent la copie illégale. Une situation qui ne plait guère aux majors hollywoodiennes – principales distributrices de longs métrages dans le monde – représentées par la puissante MPAA (Motion Picture Association of America). Pas question pour autant d’abandonner cette manne financière qui se chiffre en millions de dollars (la MPAA estime à plus de 3 milliards de dollars les pertes financières dues au piratage, tous médias confondus, dans le monde). Hollywood a donc décidé de renforcer la protection anticopie de ses produits déjà protégés par le CSS (Content Scrambling System), devenu complètement obsolète avec le DeCSS (voir notamment édition du 6 novembre 2001).

Comment ? En ajoutant un tatouage numérique au fichier MPEG-2 contenant le film. Ce tatouage, sorte de signature numérique unique, est censé être reconnu par les graveurs de DVD qui interprèteront la protection juridique (le fameux copyright) et interdiront alors la copie du contenu. Si les détails techniques de cette technologie protectrice n’ont évidemment pas été dévoilés, il faudra que les graveurs intègrent ce système. Or, rien ne dit pour le moment que les fabricants se plieront aux exigences de Hollywood, ou alors de façon hypocrite comme c’est déjà le cas avec les lecteurs de DVD de salon « dézonés ». On les comprend. Qui achèterait un graveur (de DVD ou autre) qui ne grave pas ? Et quand bien même les industriels joueraient le jeu, très vite risquent de fleurir des utilitaires qui, à l’image du DeCSS, contourneront la protection.