HP rejette l’initiative UDDI

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A l’inverse d’une trentaine d’entreprises du secteur, Hewlett-Packard refuse de s’impliquer dans le projet UDDI en prétendant que les fondateurs à l’origine de cette nouvelle initiative, qui vise à définir un référentiel mondial et ouvert pour les « e-services », ont la mainmise sur le processus.

UDDI pour Universal Description, Discovery and Integration a été récemment présenté comme le futur standard mondial qui permettra aux entreprises de s’indexer dans un répertoire B to B et ainsi de décrire leurs activités, de donner leurs contacts et les informations nécessaires pour effectuer des transactions en ligne avec elles (voir édition du 7 septembre 2000). Réunissant plus d’une trentaine d’acteurs de l’industrie, UDDI a pourtant trouvé un détracteur : Hewlett-Packard. Sa position vis-à-vis de cette technologie ? Elle ressemble à celle qu’il affichait dans la bataille qui l’opposait à Sun Microsystems concernant la standardisation de Java : de la même façon que le constructeur dénonçait la mainmise de Sun sur Java (voir édition du 17 avril 2000), HP s’insurge contre l’emprise des trois acteurs initiateurs du projet ? IBM, Microsoft et Ariba ? sur le protocole UDDI.

UDDI vise à définir des standards pour permettre aux entreprises de s’enregistrer, de découvrir, et d’utiliser les e-services qui sont en fait des API (Application programming interfaces) fournies par une adresse URL qui peut être appelée pour obtenir un service. Aussi, UDDI devrait avoir un fort impact sur l’e-commerce, dès l’instant où il fournira aux entreprises des moyens standard d’intégrer leurs services sur le Web. Comment se concrétise cette promesse ? Une compagnie aérienne, un hôtel et encore une compagnie de location de voitures pourront incorporer leurs offres sur les sites de leurs partenaires sans fournir d’intenses efforts de développement. Principale objection de Hewlett-Packard à l’initiative UDDI, les trois entreprises fondatrices du projet ont droit de veto sur toute technologie soumise à l’approbation du consortium UDDI. Mike Rank, directeur E-speak de Hewlett-Packard, annonçait à la presse, il y a un an et demi de cela, E-speak, une technologie aujourd’hui concurrente d’UDDI. « Pour une entreprise comme la nôtre, qui dispose de biens intellectuels et qui aimerait contribuer à l’effort global, [le droit de veto] pose énormément de problèmes ». A moins que le consortium UDDI fonctionne sur un vote à la majorité, E-speak, la pierre angulaire de la stratégie d’e-services de HP, ne sera pas soumis au projet UDDI, conclut Mike Rank.

Pour autant, il est prévu que IBM, Microsoft et Ariba abandonnent tout contrôle sur UDDI en le soumettant au WC3 avant la fin de l’année 2001. Reste à savoir ce que HP fera si le consortium UDDI continue de fonctionner avec le droit de veto du trio : le constructeur HP développera-t-il E-speak avec ses partenaires comme standard concurrent pour l’accès aux e-services ? HP déclare que la technologie est déjà utilisée dans des applications développées par LM Ericsson Telephone, Korea Telecom Hitel et la firme californienne SpinCircuit. Et qu’il a travaillé en partenariat avec 24 entreprises pour fournir des services mobiles basés sur E-speak et la technologie de l’opérateur finlandais Nokia. E-speak est supporté par son système d’exploitation HP-UX.

Pour en savoir plus :

E-speak