IBM lance deux outils d’intégration de données

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Intégrer les données issues de systèmes hétérogènes, telle est la vocation de deux nouveaux produits d’IBM issus de son programme de recherche Xperanto. Tous ses concurrents se positionnent sur ce créneau, tant il est crucial désormais de tirer profit de la masse d’informations produite par les systèmes informatiques?

IBM lance en bêta-test deux nouveaux produits relatifs à la gestion de données. Ils sont le fruit d’un programme de recherche baptisé Xperanto qui vise à faciliter l’accès aux données, structurées ou non, issues des divers composants du système d’information d’une entreprise. Il s’agit donc de consolider en temps réel des informations en provenance de multiples sources et de les délivrer aux utilisateurs sans pour autant les stocker au préalable dans une base de données physique fédératrice. Une des originalités de l’approche d’IBM est en effet de s’appuyer sur un référentiel virtuel. Un domaine d’application de cette technologie, suggéré par IBM lui-même, est celui du CRM. Soit un client contactant un centre d’appels doté de la technologie d’IBM. Grâce à elle, l’opérateur aura accès en ligne non seulement aux informations relatives au client, au détail de ses achats, mais également à la base de données des produits, à leur fiche descriptive ou encore à l’ensemble de la correspondance électronique échangée avec le client. Les applications possibles sont innombrables.

Les deux nouveaux logiciels font partie d’une nouvelle gamme, DB2 Information Integrator, dont le lancement commercial devrait intervenir au premier semestre 2003. Ils appartiennent à un domaine applicatif appelé EII (enterprise information integration) qui, au premier abord, semble difficile à distinguer de celui des outils d’extraction des données ou ETL (extract, transfer and load) utilisés pour bâtir des applications décisionnelles. Une des différences tient dans le fait que les outils d’EII accèdent en temps réel aux données alors que les outils d’ETL réalisent une extraction périodique, les silos de données extraites étant stockés et administrés dans des entrepôts ou data warehouses. Dans la première approche, les informations sont donc les plus récentes disponibles. Autre avantage : elle fait l’économie des coûts de maintenance d’un data warehouse.

Un secteur déjà très concurrentiel

IBM n’est pas le seul à oeuvrer dans le domaine de l’EII. Tous ses concurrents ont une stratégie : Bea Systems et son produit Liquid Data, Microsoft avec son projet au nom de code Yukon, Oracle qui prône la centralisation dans une base de données physique des informations issues de divers systèmes. Mais des start-up sont également sur les rangs. L’une d’elles, MetaMatrix, qui vient d’être distinguée par SAP, devra être plus particulièrement suivie. Ce dernier a choisi son produit d’EII afin de l’intégrer à sa stratégie dite NetWeaver, qui vise à fournir un ensemble d’outils permettant d’intégrer des services Web en environnement hétérogène (voir édition du 17 janvier 2003).

Ces initiatives autour de l’EII sont à la croisée de plusieurs tendances majeures de l’informatique d’entreprise. Il s’agit d’une part de tirer profit de la masse d’informations produites par les systèmes informatiques déployés au fil du temps par les entreprises, et d’autre part de les aider à s’affranchir des problèmes techniques posés par les environnements hétérogènes. Il est vrai qu’actuellement, les équipes informatiques passent le plus clair de leur temps à développer des interfaçages entre bases de données et serveurs d’applications, entre applications métiers et progiciels, et à garder le niveau de service de l’ensemble le meilleur possible. C’est donc au final une réduction de la complexité des systèmes d’information qui est recherchée.