ICANN : vers un nouvel ordre mondial de l’Internet ?

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A travers le ministère américain du Commerce et l’ICANN, un appel pour une « transition » est lancé pour ériger une gouvernance plus ouverte du Net. Au-delà des USA.

Se dirige-t-on vers un Internet à gouvernance mondiale et/ou  multipôle ? Le 14 mars, le département National Telecommunications and Information Administration (NTIA), rattaché au ministre du commerce américain, a demandé à l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) de formuler des propositions pour une période de « transition » visant à trouver un modèle plus ouvert pour la gestion des systèmes de domaines (DNS).

Alors que l’on fête les 25 ans du World Wide Web, c’est une annonce importante pour la communauté Internet. Si l’orientation de l’administration Obama est respectée, on pourrait aboutir à une nouvel équilibre dans la gestion sur Internet.

« Le moment est bien choisi pour entamer la procédure de transition », déclare Lawrence Strickling, Secrétaire adjoint au ministère du Commerce en charge des Communication et de l’Information. « Nous avons hâte que l’ICANN réunisse des acteurs à travers la communauté mondiale de l’Internet pour élaborer un plan adéquat de transition. »

L’ICANN est un organisme américain (de droit californien) en charge de la gestion des ressources techniques essentiels : adresses IP et noms de domaine principalement. Elle assure la fonction dite IANA (Internet Assigned Numbers Authority*), sous le contrôle du Département du Commerce américain. Et ce, jusqu’au 30 septembre 2015.

Transition Internet : les débats commencent fin mars chez l’ICANN

L’ICANN est au centre d’enjeux clés pour le contrôle administratif de la « racine » comme la création ou la suppression d’extensions de premier niveau (comme le .com ou le .net). Elle va collaborer avec différentes organisations qui ont des intérêts dans la gestion de l’Internet : IETF (Internet Engineering Task Force), IAB (Internet Architecture Board), ISOC (Internet Society), les 5 registres Internet régionaux et les principaux registres en charge de la gestion des extensions de noms de domaine (comme VeriSign).

Cette transition doit s’appuyer sur plusieurs principes comme le renforcement de la dimension multi-pôles, le maintien de la sécurité Internet et de la résilience des DNS, et l’esprit d’ouverture.

Le dialogue va vraiment démarrer lors de la prochaine réunion publique de l’ICANN qui se déroulera du 23 au 27 mars à Singapour. Lors de son passage à Paris fin février, Fadi Chehadé, Président de l’ICANN, avait pris position pour que « les Etats-Unis transmettent leur rôle d’intendant de l’Internet à l’ensemble du monde. »

Cette nouvelle est importante pour la communauté Internet alors qu’on assiste à une libéralisation des extensions génériques (gTLD). Est-ce aussi un effet collatéral des révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de cyber-espionnage de la NSA qui scandalisent l’opinion publique et les groupes Internet comme Facebook ?

*IANA : Supervision de l’allocation des adresses IP, de la coordination de l’affectation des paramètres de protocole prévus dans les normes techniques d’Internet et de la gestion du DNS, notamment de la délégation des domaines de premier niveau et de la supervision du système de serveur des noms racines (source ICANN).

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(Credit photo : Shutterstock;com –  Copyright: wavebreakmedia)

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