Impression 3D : le marché reste en phase de structuration

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Gartner revoit à la hausse ses prévisions de croissance pour le marché mondial de l’impression 3D. Quelles en sont les raisons ?

Au-delà de l’accessibilité à de nouveaux matériaux, l’automatisation des tâches sur le principe du « Plug & Print » constituera un levier de croissance majeur pour le marché de l’impression 3D, à condition d’être assortie de consommables dédiés qui assureront une qualité de fabrication optimale.

Ce constat, Gartner l’établissait voilà bientôt un an. Le cabinet américain se projetait à moyen terme et évoquait 2,3 millions d’imprimantes livrées dans le monde en 2018, contre un peu plus de 217 000 en 2015.

Des volumes aujourd’hui revus à la hausse. Il est désormais question de 244 533 unités écoulées cette année (pour un chiffre d’affaires de moins de 2 milliards de dollars). La progression serait ensuite relativement régulière, à 496 475 imprimantes en 2016 (+ 103 %)… pour atteindre les 5,6 millions en 2019.

Des 7 technologies d’impression cernées par Gartner, l’extrusion – dépôt, par couches successives, d’un filament de matière généralement plastique – devrait tirer son épingle du jeu. Elle représentera en l’occurrence près de la moitié des livraisons en 2015 (232 336 imprimantes), puis la quasi-totalité en 2019 (5 527 493, soit 97,5 % du marché).

L’expiration des premiers brevets sur les technologies d’extrusion n’y est pas étrangère ; au même titre que son implémentation dans les modèles d’entrée de gamme (jusqu’à 1 000 dollars). Ces derniers sont pressentis pour monter en puissance et représenter, en 2019, plus de 40 % des ventes d’imprimantes à moins de 2 500 dollars (contre 25,5 % cette année), avec comme première clientèle les écoles et les universités.

La valeur ajoutée pour les usages professionnels se trouvera plutôt dans les techniques de stéréolithographie, qui reposent sur la solidification de matière par des rayons lumineux.

Les constructeurs ne devront pas négliger ces avancées et la « course aux matériaux » associée, sans pour autant perdre de vue que les achats des entreprises seront tout autant guidés par la qualité de finition des produits. Outre des prototypes et des pièces, les imprimantes 3D vont devoir se montrer capable d’imprimer, en petite série, des objets « finis », commercialisables tels quels.

C’est la piste suivie par Amazon. Le groupe américain a déposé, aux États-Unis, un brevet permettant d’intégrer des systèmes d’impression 3D à des camions pour faciliter et accélérer la livraison de produits commandés auprès de ses clients.

A qui l’innovation ?

Le développement du marché dépendra aussi de la capacité de ses acteurs à s’inscrire dans une dynamique d’innovation collaborative.

On citera l’exemple du Français Groupe Gorgé, dont la filiale Prodways a récemment renforcé son expertise en s’alliant à l’industriel chinois Hunan Farsoon High-Tech (spécialiste des technologies de frittage de poudre plastique et métal) et en investissant dans Varia 3D (service bureau, maintenance et upgrade technique pour l’impression 3D).

Un peu plus tôt ce mois-ci, Staples (fournitures de bureau) a lancé une plate-forme d’impression 3D en ligne basée sur les technologies de la start-up française Sculpteo. Dans le même temps, Michelin et Fives ont annoncé la création d’une coentreprise pour concevoir des machines et des ateliers industriels exploitant l’impression 3D Métal (fusion de fines particules de poudre métallique par faisceau laser).

Stimuler l’innovation et la collaboration dans le secteur, c’est aussi l’objectif d’Autodesk, qui a monté, il y a près d’un an, le fonds d’investissement Spark. Une structure dotée de 100 millions de dollars pour soutenir start-up, designers et chercheurs porteurs de projets dans le matériel ou le logiciel, mais aussi les consommables, les services et les places de marché… ainsi que la production collaborative.

On surveillera également les travaux menés par HP avec Intel sur une puce Core i7 « Broadwell » qui équipera des imprimantes attendues pour 2016 et propulsées par la technologie « Multi Jet Fusion ».

Celle-ci promet des impressions « dix fois plus rapides qu’à l’heure actuelle », grâce à une architecture synchrone qui gère le dépôt de plusieurs agents chimiques en simultané. De quoi augmenter la précision de la gravure et améliorer la solidité des objets imprimés en 3D, tout en limitant la consommation d’énergie grâce à l’unification de plusieurs étapes du processus « traditionnel » d’impression 3D.

Crédit photo : Sergi Lopez Roig – Shutterstock.com

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