« Innovation 2030 » : la commission est à peine installée qu’une polémique éclate

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Identifier les secteurs technos porteurs pour la France à l’horizon 2030. C’est l’objectif de la commission de prospective présidée par Anne Lauvergeon. Mais la participation de Didier Lombard, ex-P-DG de France Telecom, suscite des remous.

Avec la commission « Innovation 2030 » présidée par Anne Lauvergeon (ex-Areva), le gouvernement se lance dans un exercice de prospective : quels seront les secteurs technologiques porteurs pour la France à l’horizon 2030 ?

Le rapport d’orientation est attendu « d’ici la fin de l’été » avec deux critères majeurs : la valeur ajoutée et la création d’emploi potentiellement générées sur le territoire.

Avec peut-être la perspective de voir émerger le prochain Google ou Apple français…

En fonction des défis industriels identifiés par la Commission « Innovation 2030 », un concours d’innovation sera ouvert aux entreprises de toutes tailles implantées en France (start-up, ETI, grands groupes, entreprises étrangères…).

Une enveloppe de 150 millions d’euros sera consacrée à l’accompagnement de la « créativité des entreprises » et à l’essor des projets structurants émergents.

Après l’annonce de la constitution de cette nouvelle commission, l’installation officielle de ce nouveau groupe de travail d’une vingtaine de personnalités de divers horizons (industriels, scientifiques, économistes…) s’est déroulée le 19 avril.

Mais sur fond d’une polémique portant sur l’un des membres : Didier Lombard.

L’ex-PDG de France Telecom occupe la présidence du conseil de surveillance de STMicroelectronics et siège à divers conseils d’administration de grandes entreprises technologiques (Thales, Radiall, et Technicolor).

Incontestablement, c’est un expert dans les TIC. Mais une section syndicale de France Telecom – Orange conteste sa présence dans la commission « Innovation 2030 ».

En fin de semaine dernière, la CFE-CGC/UNSA a publié une lettre ouverte destinée à interpelle le Président de la République François Hollande.

Elle pointe du doigt la présumée responsabilité de Didier Lombard dans la « crise sociale sans précédent et une vague de suicides jamais connue jusque là dans une entreprise française » [France Telecom en l’occurence, ndlr].

« Comment se peut-il que le premier patron d’une entreprise française du CAC 40 mis en examen pour harcèlement moral, sous contrôle judiciaire, et dont l’innovation la plus marquante – la mobilité forcée des personnels fonctionnaires que l’entreprise ne pouvait licencier – puisse aujourd’hui se trouver mis à l’honneur dans une telle commission ? », s’indigne Sébastien Crozier, le bouillonnant président du syndicat CFE-CGC/UNSA .

Tout en poursuivant : « Ne serait-il pas légitime et décent que, pour assurer sa défense dans une procédure toujours en cours, Monsieur Lombard se tienne en retrait des affaires publiques ? »

En l’état actuel, ni la Présidence de la République ni le principal intéressé Didier Lombard n’ont émis de commentaires sur ce sujet.

Les 20 membres de la Commission « Innovation 2030 »
A côté de la présidente Anne Lauvergeon, on trouve Philippe Aghion, Jacques Biot, François Bourdoncle, Jean-Louis Caffier, Alain Demarolle, Nicolas Dufourcq, Mercedes Erra, Mathias Fink, Louis Gallois, Claudie Haigneré, Jean-Claude Lehmann, Didier Lombard, Thierry Mandon, Jean Pisani-Ferry, Pierre Prieux, Alain Rousset, José-Alain Sahel, Michel Serres et Henri Verdier.

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