INRIA : l’appel manqué de Skype avec la sécurité IT

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Skype Messenger Microsoft

L’institut français de recherche sur les technologies du numérique a découvert une faille dans le protocole P2P exploité par Skype. Elle permet de consulter les fichiers téléchargés et la localisation des utilisateurs du logiciel.

En partenariat avec le Polytechnique Institute of New York, l’INRIA a découvert une faille dans Skype.

Le logiciel de téléphonie sur Internet, récemment acquis par Microsoft, est fondé sur un protocole peer to peer pour mettre en relation ses utilisateurs.

Selon l’institut de recherche français spécialisé dans les technologies numériques, c’est justement là que le bât blesse en matière de sécurité IT.

Un pirate chevronné serait en mesure de géolocaliser les utilisateurs de Skype grâce à leurs adresses IP et d’accéder aux fichiers téléchargés via le protocole d’échange P2P de Skype.

« Un appel passé, même refusé, permet d’accéder à l’adresse IP du client et à ses activités sur le réseau Internet, » considère l’INRIA.

« Les paramètres de sécurité de Skype ne sont pas capables de bloquer ces connexions dont les utilisateurs ne soupçonnent souvent pas l’existence. »

L’exploitation de cette faille mettrait en péril « l’identité sociale » des utilisateurs de Skype et favoriserait la surveillance des usages des internautes.

L’usage du logiciel de téléphonie sur Internet se vulgarise dans les PME, ce qui pourrait ouvrir la porte à une forme d’espionnage industriel.

L’INRIA affirme qu’elle travaille avec Microsoft, le nouveau propriétaire de Skype, à l’élaboration d’un correctif « préservant le caractère libre et ouvert d’Internet. »

Les deux parties se connaissent bien. Depuis 2005, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique et l’éditeur de Windows se sont associés autour d’un laboratoire commun sur les logiciels localisé à Orsay (Essonne).

« Nous avons conscience de l’importance du volet de la vie privée de nos utilisateurs et nous nous engageons à rendre notre produit aussi sécurisé que possible, » explique Adrian Asher, Responsable sécurité de Skype, contacté par ITespresso.fr dans le courant de l’après-midi.

« A l’instar des autres logiciels de communication Internet, les utilisateurs de Skype qui sont connectés sont en mesure de repérer les adresses IP de chacun. A travers notre R&D, nous continuons à progresser dans ce domaine afin d’améliorer la sécurité de notre logiciel. »