Intel investit en France dans le Wi-Fi

Mobilité

En fournissant aux infrastructures publiques des équipements Wi-Fi dans le cadre d’un partenariat avec le gouvernement, Intel pose les jalons d’une stratégie de déploiement de ses technologies sans fil en Europe.

Dans un communiqué commun daté du 28 octobre 2003, le ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies et Intel ont annoncé un programme de développement des point d’accès sans fil en deux étapes. Dans un premier temps, le constructeur américain s’engage à mettre en place une dizaine d’antennes Wi-Fi sur les campus universitaires (un premier hotspot a d’ailleurs été inauguré à la Sorbonne). Ensuite, il équipera une quinzaine d’espaces publics numériques (EPN), le tout avant la fin du premier semestre 2004. Le déploiement de ces infrastructures s’accompagnera de la « création et l’animation d’un comité regroupant plusieurs pays européens pour le développement de contenus pédagogiques pour l’enseignement primaire et secondaire » ainsi que de « modules de formation sur les usages du PC ».

Des intérêts communs

Ce partenariat permettra au gouvernement d’inscrire ce déploiement de points d’accès Wi-Fi dans le plan RE/SO 2007 du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (voir édition du 13 novembre 2003) qui vise à combler le retard de la France en matière d’accès au Web et d’usage des nouvelles technologies. Intel en profitera de son côté pour accélérer la vente de sa plate-forme Centrino – dotée d’un processeur et de circuits logiques intégrant le protocole de communication sans fil 802.11 (voir édition du 12 mars 2003) – et également de placer ses pions sur un marché prometteur. Selon Insight Research, l’Europe offre en effet un plus fort potentiel de revenus issus du Wi-Fi que les Etats-Unis. Le cabinet d’étude américain explique ce fait par la vétusté des bâtiments (qui complique le déploiement de réseaux filaires) et l’usage des services de transmission de données sur les réseaux GSM et GPRS, ce dernier participant à la culture de la connexion sans fil.

A ce sujet, Intel avait rejoint l’été dernier le WiMax Forum, consortium chargé de développer et promouvoir les réseaux sans fil large bande basés sur le protocole 802.16. Travaillant dans une bande de fréquences comprise entre 2 et 11 GHz, le 802.16a permet le transport de données à raison de 70 Mbits/s (largement de quoi distribuer de la vidéo et de la voix, notamment) sur des distances pouvant atteindre près de 50 km. Cette technologie point-à-point pourrait permettre de relier un ensemble de spots Wi-Fi à un backbone Internet. Autrement dit, cette technologie permet de couvrir ce que l’on appelle le « dernier kilomètre » (la distance qui sépare la prise téléphonique de l’abonné de la boucle locale). Elle s’avère en effet appropriée pour relier au réseau mondial particuliers et entreprises situés dans des zones mal desservies en haut débit, mais aussi concurrencer les opérateurs filaires et proposer des services à valeur ajoutée (des débits plus élevés, par exemple). Une technologie qui complète parfaitement la plate-forme Centrino.