Internet coupé en Corée du Nord : le Sony Hack en toile de fond ?

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Le réseau Internet en Corée du Nord a connu de grosses perturbations ces derniers jours. Existe-t-il un lien avec le piratage de Sony Pictures ?

Problème logiciel sur un routeur ou attaque par déni de service ? Acte isolé ou commandité par le gouvernement américain ? Les experts sont partagés quant à l’origine des perturbations rencontrées ces derniers jours sur le réseau Internet en Corée du Nord.

Les premiers dysfonctionnements avaient été repérés au cours du week-end. La situation a empiré jusqu’à atteindre son paroxysme ce mardi : de nombreux sites Web et services en ligne sont restés inaccessibles pendant plusieurs heures. Le Rodong Sinmun (« Journal des Travailleurs ») et l’agence centrale de presse nord-coréenne (Korean Central News Agency), principales sources officielles d’information sur l’actualité dans le pays, n’ont pas été épargnés.

Selon la firme américaine Dyn Research, spécialisée dans l’analyse du trafic sur Internet, la situation n’est pas encore tout à fait rentrée dans l’ordre… et son évolution ces derniers jours exclut l’éventualité d’un problème technique au niveau de l’infrastructure. Une hypothèse confirmée par Arbor Networks, dont les systèmes ont identifié, entre samedi et lundi, des assauts de type DDoS (« Distributed Denial-of-Service »), consistant à faire tomber des serveurs en les bombardant de requêtes.

Moins d’une semaine après l’accusation publique du FBI à l’encontre de la Corée du Nord dans l’affaire du Sony Hack (piratage de la filiale de production et de diffusion cinématographique du groupe nippon), il est difficile d’écarter la piste d’une riposte lancée à l’initiative de l’administration Obama.

Qualifiant le Sony Hack de « cyber-vandalisme », le président des Etats-Unis était resté flou sur les mesures qui seraient adoptées en conséquence de cette attaque informatique visant certes les intérêts d’une entreprise privée, mais considérée comme « la plus grave » jamais perpétrée sur le territoire américain. Tout au plus avait-il brandi l’épouvantail d’une « réponse proportionnée », déclinant par la même occasion la proposition de Pyongyang de mener une enquête conjointe pour faire la lumière sur les conditions de ce piratage.

Alors que le pouvoir en Corée du Nord persiste à démentir toute implication dans cette affaire, le FBI estime avoir accumulé suffisamment de preuves accablantes. Le catalyseur des événements est connu : il s’agit de la comédie satirique The Interview, qui relate un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-un.

Ni la Maison Blanche, ni le ministère américain de l’Intérieur n’ont souhaité émettre de commentaire sur les perturbations du réseau Internet en Corée du Nord. Les autorités sur place ne fournissent pas plus d’éléments. Au siège de l’ONU, où les droits de l’homme en Corée du Nord sont mis sur la table pour la première fois, le représentant permanent de la Chine a invité les deux parties à éviter une escalade des tensions, comme le souligne la BBC.

A voir en complément, l’interview de Daniel Benabou. Le cofondateur d’Idecsi (sécurisation des boîtes mail des dirigeants de sociétés) revient sur les leçons à tirer du « Sony Hack ».

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Crédit photo : alexskopje – Shutterstock.com

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