Interopérabilité : Microsoft tente de jouer la transparence

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A l’initiative de Microsoft, une série d’éditeurs (Novell, Red Hat, VMware…) et des membres de la communauté open source (Drupal, OpenOffice.org) ont débattu de l’interopérabilité. Un sujet qui reste délicat.

Entrons dans le vif du sujet : Olivier Maupate, en qualité de membre du comité de pilotage du club Agora des DSI, pose une première question incongrue aux représentants des éditeurs présents :  « Etes-vous notre pire cauchemar ? ».

Tout en précisant : « En ce qui concerne l’interopérabilité dans les entreprises, nous avons besoin de certitude. Nous avons besoin de savoir comment vous voulez travailler. Nous perdons du temps et de l’argent sur les questions d’Interopérabilité. Ne nous transformez pas en intégrateur. »

Fidèle au slogan du groupe auquel il est rattaché (« Architecte d’un monde ouvert »), Bruno Pinna, Directeur Marketing chez Bull, assure que son groupe a toujours été confronté à l’interopérabilité. « Nous dépensons pas mal d’argent R&D pour asssurer cette intégration. Je pense que 30% des coûts d’un produit en R&D porte sur la dimension intégration – opérabilité. »

Même son de cloche chez Hewlett-Packard (HP):  « Quand vous prenez un logiciel d’administration, l’investissement en R&D pour valider que le produit sera compatible avec des composants concurrents est important », assure, Marc Bernis, en qualité de Regional Chief Technology Officer.

Paradoxe ? « Peut-on être à la fois concurrent et pousser l’interopérabilité ? », s’interrroge Philippe Desmaison, en qualité de Technology Specialist – Linux & Open Source chez Novell. « Red Hat est un concurrent. Pourtant, nos équipes respectives collaborent pour travailler sur les mêmes produits ». En novembre 2006, Microsoft et Novell avaient scellé une alliance qui avait fait beaucoup de bruits à l’époque. Une « feuille de route technique » avait été mise en place à cette occasion.

Pour Red Hat « 100% open source depuis sa création« , l’interopérabilité figure « dans ses gênes », assure son directeur général Yann Aubry pour le marché français. « Des standards ouverts et disponibles à tous sans condition. C’est une vraie problématique pour nos clients ».

Au nom de VMWare, Lionel Cavalière, Responsable Marketing Produits Europe, soutient que la virtualisation bénéficie d’une certaine interopérabilité avec le format OVF (standardisation des machines virtuels).

Son homologue Guillaume le Tyrant chez l’éditeur concurrent Citrix découpe l’interopérabilité en « segmentation horizontale » (normalisation, standardisation et « segmentation verticale » (à travers des partenariats directs comme l’accord Microsoft – Citrix). Celui-ci tient à différencier « l’interopérabilité » de « l’intégration ». « Dans le deuxième cas, on entre dans le monde des sociétés de services. »

L’approche d’interopérabilité a vraiment ses limites, soutient mordicus Olivier Maupate de l’Agora des DSI. « C’est bien les accords bilatéraux entre éditeur mais, sans engagement de durée, il pèse des incertitudes sur la pérénnité des solutions. » Le représentant du club des DSI salut ces ébauches d’interopérabilité mais regrette que chaque éditeur avance chacun de leur côté sans réelle cohérence entre les initiatives.

(lire la fin de l’article page 3)

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