Interview Eric Burdier – Axeleo: « Start-up : comment dépasser la phase d’amorçage »

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Le co-fondateur et directeur d’Axeleo explique comment cet accélérateur, repéré par la French Tech, compte accompagner les start-up.

Axeleo est un accélérateur de start-up implanté à Lyon et à Paris. Cette structure, constituée d’entrepreneurs chevronnés, les aide à trouver des financements et leur apporte des conseils de développement, et ce sur une période de 18 mois.

Axeleo est le 1er bénéficiaire du fonds French Tech Accélération à hauteur de 2,3 millions d’euros. Un nouveau véhicule d’investissement à suivre…

Doté de 200 millions d’euros sur 5 ans, French Tech Accélération a vocation à favoriser l’essor « d’accélérateurs de start-up » au niveau national. Le ticket d’entrée se situe dans la fourchette 1 million – 10 millions d’euros.

Le 11 mai, Axeleo avait reçu la visite d’Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique. Le point avec le co-fondateur et directeur de l’accélérateur.

(Interview réalisée le 12 mai 2015)

ITespresso.fr : Quel est votre rôle dans l’écosystème de l’innovation numérique ?

Eric Burdier: Axeleo est un accélérateur pour le développement des start-up dans le domaine BtoB au niveau organisationnel, stratégique, financier et commercial.

Je suis le co-fondateur d’Axeleo, une équipe de 40 « serial entrepreneurs » avec une expérience, un savoir-faire de l’écosystème des start-up et un réseau étoffé de partenaires financiers. Nous ne faisons pas d’hébergement en co-working mais une action « hors-les-murs ».

Nous nous adressons à des start-up implantées au niveau national sur Paris, Montpellier, Lyon, Grenoble, etc. qui ont déjà démarré et ont besoin de cash et d’accompagnement au développement.

Nous les aidons à passer à l’échelle supérieure, au moment où elles se heurtent à un plafond de verre pour la recherche d’investisseurs, mais aussi de partenaires comme des intégrateurs. Nous leur ouvrons des portes auxquelles elles n’auraient pas eu accès. Notamment en les accompagnant sur le terrain, auprès de partenaires ou clients ou pour monter un channel de distribution.

ITespresso.fr : Pouvez-vous nous donner un exemple de votre action avec une start-up que vous avez accompagnée ?

Eric Burdier: L’une de nos jeunes pousses qui a démarré à Lyon, Tilkee, un cloud destiné aux forces commerciales pour le suivi des relances commerciales, est en train de s’implanter à Philadelphie. Son effectif est passé de 3 à 10 personnes.

Notre expertise a porté, notamment, sur une remise à plat de leur offre et le changement de leur stratégie client, ciblée précédemment sur les TPE, vers les grands comptes (Orange, EDF, Gazprom) correspondant selon nous à leurs services. Cela dans le but de s’ouvrir au marché international qui est la taille critique pour réussir.

ITespresso.fr : Quel est votre diagnostic sur les difficultés de développement des start-up en France ?

Eric Burdier : On cite souvent les fleurons américains dans ce domaine mais il faut rappeler que leur marché intérieur est bien plus développé que celui de la France. Lorsque les créateurs de start-up nous contactent, ils évoquent un problème de cash mais ce n’est très souvent qu’un symptôme d’un problème d’immaturité organisationnelle et commerciale.

Il y a en France un niveau technologique d’exception dans l’intelligence artificielle, le big data, etc. mais un manque de capacité à dépasser la phase d’amorçage pour des raisons d’organisation de stratégie commerciale. Il n’est pas rare de trouver dans une start-up de 8 personnes, 8  profils techniques et aucun commercial. C’est à ce niveau que nous intervenons, pour les conseiller au moment où ils en ont besoin.

ITespresso.fr : Que pensez-vous du déplacement d’Axelle Lemaire à Lyon le 11 mai en présence de Manuel Valls pour promouvoir les nouvelles technologies ?

Eric Burdier: Il souligne pour la première fois, une reconnaissance publique de notre action. Le financement d’Axeleo par l’initiative French Tech est gratifiante et revalorise notre travail.

Cette visite fait suite au manifeste « Lyon hub numérique” dans les locaux de Cegid en décembre 2013 en présence de Fleur Pellerin (ex-ministre déléguée à l’Economie numérique).

La venue de Manuel Valls et d’Axelle Lemaire nous apporte une visibilité nationale et internationale vis-à-vis des grands comptes.

(Interview réalisée par Serge Escalé pour ITespresso.fr)

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