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Interview Mounir Mahjoubi – Numerique.gouv.fr: « Station F: l’envie d’y croire »

Emmanuel Macron est passé à Station F mais Mounir Mahjoubi est resté pour « l’after ». Jeudi soir, le Président de la République a participé à l’inauguration impressionnante de Station F, le méga-incubateur de Xavier Niel (Iliad-Free, Kima Ventures, Ecole 42) installé à une Halle Freyssinet modernisée dans Paris.

Après la cérémonie officielle, le secrétaire d’Etat en charge du numérique dans le gouvernement Philippe prend le temps de discuter avec les start-uppers, les journalistes et les badauds dans l’enceinte de ce complexe numérique qui va devenir le symbole du Paris numérique.

En moins de six minutes, assis au bord de l’estrade présidentielle, Mounir Mahjoubi fournit quelques pistes sur les orientations associées à ses fonctions au gouvernement. Dossier prioritaire : l’inclusion numérique.

(Interview détente à Station F réalisée le 29 juin 2017 vers 22h00)

ITespresso.fr : Ce soir, avec Station F, Xavier Niel rentre-t-il au gouvernement en tant que vice-secrétaire d’Etat au Numérique ?

Mounir Mahjoubi : (sourire) Xavier Niel est entrepreneur. Il sait prendre des risques, il a fait un pari, il a eu une vision qui est entrée en résonance avec la Ville de Paris qui a aidé à ancrer le projet dans l’espace urbain et l’Etat. Celui-ci sera représenté avec une trentaine d’administrations. Et Station F vient d’émerger aujourd’hui. C’est une super histoire.

ITespresso.fr : Aviez-vous eu déjà l’occasion de visiter le chantier de Station F  ?

Mounir Mahjoubi : Je n’ai pas eu l’occasion auparavant. C’est la première fois que je m’y rends. C’est le nouveau pari du numérique. Le pari de Paris avec Xavier Niel. J’ai envie d’y croire. Si on arrive à avoir une véritable diversité des profils et des parcours, un millier d’entrepreneurs, toutes origines confondues, des diplômés ou non, des jeunes ou des vieux, ce sera déjà une belle réussite.

ITespresso.fr : Station F est ancré à la vague French Tech. Comment comptez-vous marquer votre empreinte en prenant le relais d’Axelle Lemaire (dernière secrétaire d’Etat au numérique sous la présidence Hollande) ?

Mounir Mahjoubi : La French Tech est importante sur le territoire, au niveau international, comme premier regard, comme premier accompagnateur, comme vigie, comme coach, co-investisseur dans certain cas. Comme accélérateur des initiatives numériques. Cette impulsion va continuer.

ITespresso.fr : Donc vous n’insufflerez pas de dimension disruptive de la French Tech ?

Mounir Mahjoubi : On sera plutôt dans la continuité. La French Tech est déjà en soi disruptive. On va affiner des choses mais il faut garder les fondamentaux : les start-up ont envie de grandir vite et il faut que la French Tech puisse les aider.

ITespresso.fr : Quelles sont les prochaines étapes opérationnelles en qualité de secrétaire d’Etat en charge du numérique ?

Mounir Mahjoubi : Beaucoup de priorités se bousculent mais, la première, c’est celle de l’inclusion numérique, celle des réseaux. Comment fait-on pour avoir une qualité de réseaux sur l’ensemble du territoire ?

Comment fait-on pour former les 20 à 30% de Français qui ne savent pas utiliser les outils du numérique et qui passent à côté de services comme le commerce électronique, ceux proposés par les start-up et ceux avancés par l’administration.

ITespresso.fr : Transformation numérique de l’Etat, économie numérique, cybersécurité, couverture réseaux…Comment êtes-vous parvenu à une telle densité de prérogatives dans le numérique ?

Mounir Mahjoubi : On a beaucoup réfléchi avant et pendant la campagne présidentielle. Nous n’étions pas partants sur l’idée de créer un ministère ou un secrétariat d’Etat de l’Economie numérique. On cherche plutôt à couvrir le numérique de manière transversale.

C’est un périmètre qui se tient. Si on ne fait pas l’inclusion, cela ne sert à rien de faire la transformation numérique de l’Etat. Idem : s’occuper de la création des start-up en écartant la transformation numérique de l’Etat, on rate le vrai potentiel. Quant à la sécurité, elle est juste essentielle. Tout peut s’effondrer du jour au lendemain. Les quatre éléments se tiennent.

Nous allons procéder à une complète transformation numérique de l’Etat avec 100% des démarches numérisées, la création d’un système d’information d’Etat à long terme et cette dimension « d’Etat Plateforme » avec des services partagés entre ministères et les administrations. C’est la vision à cinq ans qui va se réaliser brique par brique.

ITespresso.fr : Comment comptez-vous utiliser le Conseil national du Numérique ?

Mounir Mahjoubi : On va conserver des supers relations. Je vais d’ailleurs commander au CNNum quelques missions. Elles seront annoncées bientôt. [rappelons que Mounir Mahjoubi a occupé le poste de Président de cette instance consultative pour éclairer les choix des pouvoirs publics dans le numérique dans la période février 2016 – janvier 2017)

Bonus photo Station F : la rencontre de Mounir Mahjoubi avec Gilles Babinet, deux entrepreneurs et anciens présidents du Conseil national du Numérique.

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