Interview Guillaume Camut – Monetize Angels : « Avec trop de clients, nous pourrions théoriquement faire faillite »

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Co-fondateur de Monetize Angels, Guillaume Camut aborde le positionnement de ce spécialiste du web marketing et de l’e-commerce.

ITespresso.fr : Comment sont nés Monetize Angels et le Club des Avantages ?

Guillaume Camut : Avec mon associé, Jonathan Duquenne, nous travaillions depuis quelques années dans le Web marketing et lors de la fusion entre Affinion et Webloyalty, nous avons réalisé qu’il n’y avait plus qu’un seul acteur sur ce marché, dans une situation de monopole.

Les clients e-commerçants attendaient un concurrent et c’est comme cela que deux projets sont nés dans le BtoC (le Club des Avantages) et un projet BtoB (Monetize Angels), se renforçant l’un l’autre.

ITespresso.fr : Dans quelle mesure ce Club des Avantages est-il plus avantageux que le cashback gratuit ?

Guillaume Camut : Cashback payant et gratuit sont deux programmes qui promettent aux internautes des réductions sur leurs achats en ligne.

Mais les principaux outils de cashback gratuit vont rarement au-delà de 3% de réduction sur un achat, ce qui représente généralement quelques centimes d’euros, parfois quelques dizaines d’euros, sur une grosse somme. En outre, les platesformes de cashback gratuit se battent avec les platesformes d’affiliation pour récupérer leurs maigres commissions auprès des e-marchands.

Le modèle du Club des Avantages est beaucoup plus original puisque, moyennant un abonnement mensuel de 15 euros par mois (165 euros par an avec un mois offert), nous proposons à nos membres de bénéficier de réductions de 15% chez plus de 300 e-commerçants.

Sur un téléviseur ou un ordinateur à 1100 euros, c’est immédiatement 165 euros d’économisés ce qui couvre l’abonnement annuel au club. Et cette réduction peut également s’appliquer pendant les soldes !

ITespresso.fr : Le modèle n’est-il pas un peu risqué financièrement ?

Guillaume Camut : Le risque existe. Si nous attirons trop de clients dans le club et qu’ils achètent tous en même temps, nous pourrions en théorie faire faillite. Un peu comme une salle de sport ou une carte de cinéma !

Par ailleurs, les remboursements sont plafonnés à 200 euros par mois et surtout nous réservons l’accès au club à nos abonnés ce qui permet de limiter les achats ponctuels et opportunistes, qui pourraient menacer notre équilibre économique.

ITespresso.fr : Cette ouverture sélective, c’est justement l’autre versant de votre société, Monetize Angels…

Guillaume Camut : Oui, Monetize Angels est l’offre BtoB de la société. Nous proposons aux marchands un espace publicitaire spécifique, sur leur page de confirmation de commande, où nous invitons les internautes à rejoindre le club.

Cette publicité, achetée au CPM ou au CPA en fonction des marchands, permet aux e-commerçants de gagner quelques centimes supplémentaires.

Cela peut paraître modeste, mais pour des marchands gérant de gros volumes dans un environnement hyper concurrentiel, cela permet de reconstituer de précieuses marges.

ITespresso.fr : A moyen terme, quelle est votre ambition ? Réinventer le e-commerce ?

Guillaume Camut : Monetize Angels a séduit une centaine de marchands contre plusieurs dizaines de milliers pour le Club des Avantages. Nous allons chercher à dupliquer ce modèle sur d’autres marchés comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou le Brésil, où il existe de nombreuses opportunités.

Mais au-delà de cette croissance géographique, nous pensons que notre modèle peut créer un cercle vertueux entre consommateurs, à la recherche de bons plans, et e-commerçants, prêts à baisser leurs prix pour leurs clients les plus fidèles.

A l’heure des adblocks et de la guerre pour l’attribution des commissions, nous pensons que ce modèle a un bel avenir devant lui.

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