IPv6 : l’Arcep perçoit une menace pour la santé d’Internet en France

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L’Arcep réaffirme son inquiétude quant au retard pris dans la transition d’IPv4 vers IPv6 et aux dysfonctionnements de services qui pourraient en résulter.

La résilience et la sécurité d’Internet en France ? Prière de vous reporter aux travaux de l’Anssi.

L’Arcep annonce la couleur dans le troisième tome de son rapport d’activité 2019 : elle n’aborde pas ces questions.

Le régulateur des télécoms revient en revanche sur son intention d’intégrer une API dans les box des FAI.

Cette API est censée fournir aux outils de mesure de la qualité des accès internet fixes une « carte d’identité » de l’environnement testé.
Elle s’assortir d’un Code de conduite à destination des acteurs de la mesure. Objectif : assurer la transparence des choix qu’ils réalisent et la robustesse des pratiques qu’ils mettent en œuvre.arcep-environnement-utilisateur

Quant à l’Internet mobile, l’Arcep rappelle effectuer, chaque année depuis 1997, une campagne d’évaluation en métropole.
Ses dernières mesures font état d’un débit moyen de 30 Mbit/s en téléchargement (39 Mbit/s en 4G). Elles sont compilées sur l’outil cartographique interactif monreseaumobile.fr.

Un « kit du régulateur » est par ailleurs disponible, avec en première ligne les collectivités qui veulent organiser des mesures en environnement maîtrisé.

IPv6 : ça urge

L’Arcep se montre plus inquiète à propos de la transition vers IPv6.

Ce dernier doit succéder au protocole IPv4, utilisé depuis 1983 pour attribuer à chaque terminal du réseau Internet une adresse unique.
Il offre un espace d’adressage d’environ 4,3 milliards d’IP. Un stock qui sera bientôt épuisé, notamment en France : à fin juin 2018, les quatre principaux opérateurs avaient attribué entre 88 % et 99 % des adresses IPv4 qu’ils possédaient.

À ce rythme, l’épuisement du stock pourrait intervenir à la mi-2020, estime le régulateur.

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IPv6 doit prendre le relais avec une capacité quasi infinie : 667 millions d’adresses pour chaque mm² de surface terrestre.

Problème : en l’état, les déploiements prévus risquent de ne pas permettre de répondre à la pénurie d’IPv4. Avec pour effet probable le dysfonctionnement de certaines catégories de services, dont les systèmes de contrôle de la maison connectée.

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Fin juin 2018, sur le réseau fixe, 50 % des clients Free et 45 % des clients Orange étaient activés en IPv6. Les taux s’élevaient à 2,5 % chez Bouygues Telecom et 0,9 % chez SFR.

Sur le réseau mobile, 7 % l’étaient chez Bouygues Telecom ; 1 % chez Orange ; 0 % chez les deux autres.

Côté hébergeurs web, 26 % des sites les plus visités en France sont accessibles en IPv6* – au sens où ils disposent d’un enregistrement IPv6 au niveau du serveur DNS.

Pour animer l’écosystème, l’Arcep a créé une « Task-Force IPv6 » qui se réunira deux fois par an. La première réunion est prévue au 2e semestre 2019. Il est question d’y adosser une plate-forme en ligne.

* données Cisco 6lab de septembre 2018 sur la base du top 731 du classement Alexa

Illustration principale © Mikko Lemola – Shutterstock.com

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